Le tribunal judiciaire de Paris ordonne le blocage de Shoarnaque et Blogue-sc. Ces sites sont rattachés à la maison d’édition fondée par Reynouard, antisémite et négationniste.
Ces sites décrivent Simone Veil comme une menteuse et remettent en cause l’existence des chambres à gaz : ces deux sites négationnistes doivent faire l’objet d’un blocage immédiat par les fournisseurs d’accès à Internet français, comme le rapporte le site spécialisé Next INpact, selon une décision du tribunal judiciaire de Paris concernant Orange, SFR (propriété du groupe Altice, comme BFMTV), Bouygues Telecom et Free.
Les deux sites, tenus par le militant néonazi Vincent Reynouard, ont notamment été visés par un signalement de la délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT (Dilcrah), précise Next INpact. Ils sont liés à la maison d’édition de Vincent Reynouard « dont le but est, selon ses propres termes, “la diffusion du révisionnisme historique et la réhabilitation du national-socialisme” », relate le ministère public. Le blocage devra intervenir dans les quinze jours après la réception de la décision de justice par les opérateurs.
Blocage des sites « miroirs »
En France, la loi Gayssot interdit depuis 1990 le fait de nier l’existence du génocide visant les Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale et est punissable d’un an d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
Cette décision de justice se caractérise par son pragmatisme en faisant peser la responsabilité du blocage sur les fournisseurs d’accès à Internet français et non sur l’hébergeur, quant à lui basé à l’étranger. Dans les faits, les sites mis en cause continueront à exister, mais seront inaccessibles depuis la France, et ce sans limite temporelle.
Pour l’heure, ces sites restent référencés par Google, qui selon les informations de BFMTV n’a pas reçu de notification de la part de la justice pour les supprimer de son moteur de recherche. Ce qui pourrait évoluer dans les prochaines heures.
Comme le note Next INpact, la décision met en oeuvre certaines mesures votées en août 2021 par le gouvernement, à commencer par la disposition de lutte contre les sites « miroirs », intégrée à la loi dite « contre le séparatisme ». Elle prévoit que ces sites « miroirs », qui reprennent tout ou partie de contenus auparavant affichés sur un site bloqué, puissent également faire l’objet du même blocage.