Aryeh Deri a présenté sa démission au président de la Knesset, Mickey Levy, suite à un accord sur le plaidoyer concernant des infractions fiscales, qui l’oblige à quitter le parlement.
En plus de sa démission, l’accord verra également le chef du parti ultra-orthodoxe plaider coupable dans deux délits fiscaux, et payer une amende de 180 000 NIS (57 000 dollars) en échange d’une peine avec sursis. Le fondateur et chef du parti ultra-orthodoxe a déclaré qu’il resterait à la tête du Shas et que Yosef Taieb le remplacerait à la Knesset dans 48 heures, conformément à la loi.
Selon le procureur général Avichai Mandelblit, qui a déposé les accusations, Deri n’aurait pas agi pour des raisons de « turpitude morale », ce qui aurait mis le Shas dans l’obligation de l’exclure du parti, et donc de la politique pendant sept ans. Cependant, Mandelblit conservera le droit de le faire à l’avenir si Deri décide de revenir à la politique.
Cet accord très controversé a suscité des critiques de la part de divers groupes politiques, qui ont affirmé qu’il permet à Deri de s’en sortir facilement et lui ouvre la voie à un retour rapide à la politique malgré tous ses crimes présumés.
Après avoir signé l’accord sur le plaidoyer, Deri a déclaré: « Je remercie Dieu, ces sept années atroces d’interrogatoires et d’enquêtes sont terminées, cela a été très difficile pour moi et ma famille. »
Deri a déclaré qu’il avait l’intention de continuer à diriger le parti ultra-orthodoxe avec « pleines force et foi ». « En ce qui concerne les délits fiscaux, j’ai décidé de prendre la responsabilité des erreurs que j’ai commises sans intention malveillante, afin de mettre cette affaire derrière moi et éviter tout un procès« , a-t-il déclaré.
L’accord sur le plaidoyer est intervenu près d’un an après que Mandelblit a annoncé son intention de porter plainte contre Deri uniquement pour infractions fiscales, malgré la recommandation de la police d’inculper le président du Shas pour fraude et abus de confiance, blanchiment d’argent, entrave à la justice et parjure. Il faudra peut-être qu’un jour Mandelbilt s’explique sur cette incroyable clémence.
Deri avait déjà été condamné à trois ans de prison pour corruption, fraude et abus de confiance en 2000 alors qu’il était ministre de l’Intérieur dans les années 1990. Il a purgé 22 mois de prison mais a fait un retour politique et a repris les rênes du Shas en 2013. C’est donc un récidiviste avéré.
Line Tubiana avec ynet