Marc de Cacqueray-Valmenier avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire à la suite de violences commises lors du meeting d’Eric Zemmour, en décembre, à Villepinte.
Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a annoncé, jeudi 20 janvier, l’arrestation du dirigeant du groupuscule d’ultradroite les Zouaves Paris, après sa participation samedi à une manifestation contre le passe vaccinal. Le militant, Marc de Cacqueray-Valmenier, a été interpellé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) « à la suite de violations des obligations de son contrôle judiciaire et omissions de pointage au commissariat de police de Fontainebleau », selon un communiqué du parquet de Bobigny.
Son groupuscule, fondé en 2018 et dissous le 5 janvier en conseil des ministres, est notamment soupçonné d’avoir pris part aux violences qui ont émaillé le meeting d’Eric Zemmour le 5 décembre, à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Sur Twitter, M. Darmanin avait alors accusé le groupuscule d’appeler « à la haine et à la violence ». Marc de Cacqueray-Valmenier avait été mis en examen pour « violences volontaires aggravées » et « violences volontaires en réunion » et placé sous contrôle judiciaire, une mesure lui interdisant de participer à ces rassemblements.
Héritier du Groupe union défense (GUD)
Parmi les manifestants de samedi, « il y avait des [membres] des Zouaves, et notamment la personne qui est le responsable des Zouaves qui avait fait le coup de poing lors du meeting de M. Zemmour », a déclaré M. Darmanin sur Franceinfo. « On le voit avec un mégaphone pour évoquer les slogans », a ajouté le ministre. Les Zouaves sont un petit groupe qui ne jure que par la violence, héritier du Groupe union défense, des hooligans et de la frange la plus radicale de l’Action française. Il s’agit, pour la police, d’un « groupuscule de combat ».
Lors de cette même manifestation, organisée samedi par le mouvement des Patriotes de Florian Philippot, deux journalistes reporters d’images de l’AFP et leurs deux agents de sécurité, ont été violemment pris à partie par un groupe d’une cinquantaine de personnes, identifiées comme d’extrême droite. L’AFP a déposé plainte pour « violences volontaires en réunion », « menaces de mort » et « entrave à la liberté d’expression ».
M. Darmanin avait demandé dès dimanche à la préfecture de police de Paris de faire un signalement à la justice après la diffusion d’une photo polémique prise pendant le défilé. « Clapping » ou « salut nazi » ? Sur ce cliché, on peut voir un groupe de militants avec les bras tendus, levés vers le ciel, pouvant suggérer le salut nazi.
Comme on lui demandait s’il n’était pas « allé trop vite » en signalant ce rassemblement pour un « salut nazi », le ministre avait répondu par la négative : « C’est de manière assez détournée désormais qu’on essaie d’avoir des comportements que l’on peut qualifier de factieux. » Sur le plan politique, il a déploré jeudi « une sorte de complaisance vis-à-vis de l’extrême droite », estimant qu’il n’y avait « manifestement plus que le président de la République et le gouvernement pour dénoncer les petits pas de la bête immonde ».