En salles à partir de ce mercredi 22 décembre, ce film israélien, qui avait été sélectionné pour le Festival de Cannes 2020, raconte l’autisme de l’intérieur.
Uri est autiste. Uri adore les films de Charlie Chaplin et surtout « Le Kid », qu’il regarde en boucle. Uri est devenu adulte mais ne veut pas quitter son père, graphiste branché qui a tout arrêté pour l’élever, dans une forme de solitude qui les a isolés du monde extérieur, vu comme rempli d’ennemis potentiels. La mère, séparée du père, souhaite placer leur fils dans une institution spécialisée…
« My Kid », film israélien réalisé par Nir Bergman, l’un des créateurs de la version originelle de la série « En thérapie », née en Israël avant de conquérir le monde, en a la même finesse pour parler cette fois, pas de névrose, mais de l’autisme, de la paternité, de la famille. Avec tendresse et sans jamais juger aucun personnage.
Un père fusionnel
Aaron, le père, est formidable, mais trop fusionnel. Tamara, la mère, cherche seulement à exister dans ce couple d’hommes un peu étrange. L’entrée dans l’âge adulte brise un équilibre déjà très précaire. Cette traversée de la maladie et d’un pays, à la manière d’un « road-movie », ne se départit jamais d’une grande douceur.
Le film, sélectionné pour le Festival de Cannes 2020, et qui a été nommé neuf fois aux Ophir Awards, les Oscars israéliens, n’a rien d’un document. C’est une fugue, au sens littéral et musical. « My Kid » pourrait basculer à tout moment dans le tragique. Mais la vie est déjà assez dure. Et comme dans « En thérapie », les personnages ne cessent jamais de chercher une solution. Pour vivre un peu moins mal. Et qui sait, trouver un peu de bonheur.
Par Yves Jaeglé