Une nouvelle stèle des Justes parmi les Nations a été érigée à Trémel. Elle honore Marie et Guillaume Le Quéré qui ont sauvé la famille Lévy de la Déportation.
Beaucoup d’émotions ont traversé orateurs et auditeurs à Trémel samedi 20 novembre lors l’inauguration de la nouvelle stèle en mémoire des Justes parmi les Nations.
Cécile Auriac, maire, a rappelé l’engagement de toujours de Thérèse Bourhis face à l’intolérance et l’injustice. Un des actes forts de son dernier mandat avait été de décider, avec son conseil municipal, de continuer à honorer le couple Le Quéré au-delà de la cérémonie de nomination au titre de Justes parmi les Nations de juin 2017. Ainsi une stèle commémorative avait été posée en 2019 à Uzel, lieu-dit de sauvetage de la famille Lévy à la mission évangélique.
Acte de vandalisme
Cécile Auriac a rappelé la sidération de tous après l’acte de vandalisme dont elle avait été la cible en septembre 2020.
La nouvelle équipe municipale a alors pris une décision : « installer une nouvelle stèle au cœur du village, près de la mairie, symbole même de la République ». Et de baptiser le passage qui y mène du nom de Jacques Lévy, adolescent au moment du sauvetage, dont Cécile Auriac a remémoré « l’amour de la vie et le sourire porteur de lumière. Que les mots de Liberté, Égalité et de Fraternité les protègent à jamais ! ».
Une plaque dévoilée
Sarah et Salomé, petites-filles de Jacques Lévy, ont dévoilé la plaque à son nom. Elles ont rappelé combien leur grand-père, désormais décédé, aimait la France, et à quel point il aurait été fier et honoré. Pour en témoigner, elles se sont souvenues de son moment préféré, lors de son service militaire après l’obtention de la nationalité française : le chant de la Marseillaise à la levée du drapeau… Marie-Émilie Charlot, petite-fille du couple Le Quéré, très émue également, a remercié chacun chaleureusement.
« Sachons nous souvenir »
Joël Lejeune, président de LTC, a insisté sur la nécessité du devoir de mémoire afin que « plus jamais la barbarie ne conduise à des massacres » et que la vérité historique avérée ne puisse être falsifiée.
André Coënt, vice-président du conseil départemental, a lui aussi rendu hommage « à ces personnes d’exception qu’était le pasteur et son épouse ».
Gérard Lahellec, sénateur, Plufurien ayant bien connu Guillaume, leur fils, s’est remémoré ses visites, la discrétion des époux Le Quéré quant aux épreuves qu’ils avaient eux-mêmes à subir. « Ils ont illustré les valeurs de la République par la bravoure, comme, par exemple, les Plufuriens et les Trémélois du maquis du Rostang. »
Tous ont souligné l’importance de lutter contre le racisme, l’antisémitisme, l’intolérance. Le sous-préfet, Laurent Alaton, a mis en exergue « l’importance de parler avec les plus jeunes » de la Shoah, du processus terrible d’exclusion puis de spoliation et d’extermination ». Il a lui aussi salué Guillaume et Marie Le Quéré « qui par des gestes simples et admirables ont sauvé l’humanité et l’honneur de la France. »