Les mèmes sont des contenus viraux qui se partagent en ligne et qui peuvent prendre le plus souvent la forme d’une image, et qui s’accompagnent en général d’un ton humoristique, piquant, ironique.
L’idée centrale reste d’encapsuler un message, un sous entendu, avec un dispositif visuel, facilement partageable en ligne. Ce mode de communication populaire sur le web, fait partie maintenant des outils régulièrement utilisés par les communicants, les politiques ou les militants.
En quoi ces mèmes jouent-ils un rôle dans la complosphère ?
Eh bien ils sont devenus une modalité de propagande de tout un tas d’acteurs et de communautés en ligne, qui leur permettent de façon économique de faire des raccourcis, et de passer des messages parfois très toxiques. Et c’est un dispositif qui peut être utilisé notamment par des états, je pense à la Russie, qui relayent régulièrement ces mèmes dans sa propagande sur les réseaux sociaux de Russia Today ou sur ses comptes diplomatiques.
Ces mèmes peuvent également être utilisés par certains néonazis sur Instagram pour radicaliser des jeunes, c’est ce qui ressort du rapport annuel de l’organisation britannique de lutte contre le racisme « Hope Not Hate ».
On retrouve aussi ce type de pratique dans les mouvances complotistes autour de la crise sanitaire. Les mèmes sont régulièrement utilisés par les antivaccins, les anti masque. Souvenez-vous de la pancarte avec le mot « Qui » dans les manifestations anti pass. Un terme qui est devenu un véritable mème sur les réseaux sociaux d’extrême droite et qui véhicule l’idée que derrière ce « qui », se trouveraient les responsables de la pandémie, essentiellement des juifs.
Et ces mèmes peuvent servir de passerelles idéologiques, dîtes-vous.
On le constate déjà entre l’extrême droite et l’extrême gauche, qui vont partager parfois les mêmes visuels complotistes autour des Rothchild, de Soros ou de Davos.
Mais ce que je trouve le plus déroutant, c’est ce qui ressort d’un rapport sorti la semaine dernière, de l’ISD, une organisation de lutte contre l’extrémisme basé à Londres, et qui montre que les mèmes peuvent être des outils de convergences entre l’extrême droite et l’islamisme radical.
Le rapport montre que certains militants islamistes radicaux vont emprunter des mèmes provenant de l’extrême droite pour attaquer certaines cibles communes. Ils vont par exemple cibler la communauté LGBT, le féminisme, les juifs, ou insister sur la dégénérescence de l’Occident.
Et on a là avec ces mèmes, l’expression visuelle, d’une véritable alliance objective entre mouvances extrémistes.
Nous autres sommes les déclencheurs de toutes les lèpres jusqu’à la grande peste la vérole et le sida . . .
Sauf la pandémie de bêtise planétaire Dieu merci