Qui était le terroriste islamique qui a mené l’attaque de Jérusalem ?

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Ce qui est clair, c’est qu’il était affilié au Hamas et qu’il exprimait régulièrement des opinions similaires à celles du groupe terroriste basé à Gaza.

Ceux qui connaissaient le cheikh Fadi Abu Shkhaydam n’ont pas été surpris d’apprendre qu’il était le terroriste qui a perpétré la fusillade dans la vieille ville de Jérusalem dimanche matin.

Décrit par ses amis et connaissances comme un « érudit islamique », Abu Shkhaydam, 42 ans, était un prédicateur bien connu dans les mosquées de Jérusalem-Est, y compris la mosquée al-Aqsa. D’autres l’ont qualifié de « haut responsable du Hamas à Jérusalem ». On ne sait pas s’il occupait un poste officiel au sein du Hamas, mais ce qui est clair, c’est qu’il y était affilié et qu’il exprimait régulièrement des opinions similaires à celles du groupe terroriste.


Abu Shkhaydam était connu pour sa présence quotidienne dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa, où il prononçait des sermons et menait des manifestations contre la présence de groupes juifs sur l’esplanade du Mont du Temple. Il n’était cependant pas affilié au département Waqf contrôlé par la Jordanie, qui administre les lieux saints islamiques à Jérusalem. Enfin, il était connu comme une figure éminente et influente du camp de réfugiés de Shu’fat, où il a aidé à résoudre les différends entre les familles locales et les individus.

Abu Shkhaydam, père de cinq enfants, est né dans le camp de réfugiés de Shu’fat, le seul camp situé dans les limites de la municipalité de Jérusalem. Le camp est géré par l’Office de secours et de travail des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), bien qu’il soit situé sous souveraineté israélienne.

La plupart des résidents du camp, situé entre les quartiers Givat Tsarfatit et Pisgat Ze’ev, venaient de la vieille ville de Jérusalem avant la guerre des Six Jours en 1967. Les habitants du camp, y compris la famille d’Abu Shkhaydam, détiennent des cartes d’identité israéliennes en leur qualité de résidents permanents de Jérusalem. Les résidents permanents d’Israël ont tous les droits d’un citoyen israélien, à l’exception du droit de vote aux élections générales.

Ils ont néanmoins le droit de voter et de présenter leur candidature aux élections municipales, mais la plupart des habitants arabes de Jérusalem boycottent les élections municipales depuis 1968 sous prétexte que la participation au scrutin serait considérée comme une reconnaissance de la décision d’Israël d’annexer Jérusalem-Est.

Les amis d’Abu Shkhaydam l’ont qualifié de « mourabit » (soldat de garnison ou défenseur d’une foi) en raison de ses activités visant à empêcher les Juifs de visiter le mont du Temple. On pense que plus de 1 000 hommes et femmes ont été recrutés par divers groupes islamiques pour « défendre » la mosquée al-Aqsa contre les tentatives présumées d’Israël de « changer le statu quo » en allouant un espace de prière aux Juifs sur le mont du Temple.

En 2015, Israël a interdit les mourabitoun (pluriel pour mourabit masculin) et les mourabitat (pluriel pour mourabita féminin). Malgré l’interdiction, des dizaines d’hommes et de femmes, dont Abu Shkhaydam, ont continué d’arriver au mont du Temple presque tous les jours pour harceler les Juifs entrant dans la zone sous protection policière.

« Cheikh Fadi était un mourabit permanent à la mosquée al-Aqsa », a déclaré son oncle, Shibli Sweiti. « Il a étudié la charia (loi religieuse islamique) et travaillait sur son doctorat. Il était éducateur à la mosquée et enseignait la charia dans certaines écoles de Jérusalem. Abu Shkhaydam a travaillé comme professeur d’éducation islamique à l’école secondaire al-Rashidiya en face de la porte d’Hérode. L’école fonctionne sous la supervision de la municipalité de Jérusalem. »

Dans des vidéos qui ont fait surface sur les plateformes de médias sociaux après l’attaque terroriste, Abu Shkhaydam est vu scander des slogans dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa dans lesquels il s’engage à défendre le site contre toute « agression ». Dans d’autres vidéos, il fait l’éloge des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes et exhorte les musulmans à lutter contre leurs « oppresseurs ».

Dans un récent sermon lors des prières du vendredi, Abu Shkhaydam s’en est pris aux pays arabes et aux chefs d’État, les qualifiant de « prostituées » en raison de leur prétendue « collusion » avec Israël et de leur « trahison » des Palestiniens.

Line Tubiana avec jpost