Soupçonné d’avoir floué des centaines de personnes âgées en France pour un préjudice de plus d’un million et demi d’euros, Ilan Abraham Marco a été extradé mercredi, mis en examen et placé en détention provisoire.
Connu des services de police français et établi en Israël depuis plusieurs années, le Franco-Israélien Ilan Abraham Marco, soupçonné d’avoir escroqué depuis Israël plusieurs centaines de personnes âgées en France, pour un préjudice de plus d’un million et demi d’euros, a été extradé mercredi 15 septembre. Cet homme de 41 ans a été présenté à un juge de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, qui l’a mis en examen pour « escroqueries en bande organisée, menace et extorsion avec ordre de remplir une condition ». Il a été placé en détention provisoire.
Il avait été arrêté en novembre 2020 alors qu’il était en train de jouer au volley sur une plage de Tel-Aviv, à proximité de sa résidence de luxe. Le 21 mars, le tribunal de district de Jérusalem avait accepté son extradition dans le cadre d’une enquête conjointe entre les policiers de la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) et la police de répression des fraudes de Tel-Aviv, en collaboration avec Interpol.
Des appels de prétendus agents des impôts
Une information judiciaire avait été ouverte en mars 2020. Les victimes sont des retraités vivant en France qui avaient déjà subi des escroqueries aux faux placements financiers. Ilan Abraham Marco et son équipe sont soupçonnés de les avoir appelés par téléphone en se faisant passer pour des agents publics, notamment des services des impôts, prétextant des irrégularités dans leurs déclarations fiscales effectuées après leurs mauvais investissements.
« Le suspect utilisait des services PBX français et des applications dédiées, de sorte que les appels téléphoniques qu’il lançait semblaient provenir de la France », précise le jugement d’extradition du tribunal de district de Jérusalem que Le Parisien – Aujourd’hui en France avait récupéré à l’époque.
Au téléphone, les escrocs menaçaient leurs cibles de poursuites judiciaires à moins de payer une forte amende ou une taxe. Ils utilisaient l’en-tête officiel des administrations concernées. Pour forcer la main à leurs interlocuteurs, ils n’hésitaient pas à les rappeler en se faisant passer cette fois pour des gendarmes, des policiers ou des douaniers. L’argent de la pseudo-amende disparaissait via un entrelacs de faux comptes et de sociétés fantômes basées en France et dans différents pays.
Quelque 800 000 euros saisis
« Les personnes âgées lésées ont effectué des paiements sur des dizaines de comptes bancaires différents en France et dans toute l’Union européenne, y compris l’Italie, le Portugal, l’Espagne et la Hongrie », relève le jugement d’extradition.
Au domicile d’Ilan Abraham Marco, la police israélienne avait saisi en perquisition l’équivalent de 800 000 euros en numéraire dans plusieurs monnaies (dollars, shekels, euros) mais aussi sept téléphones. L’expertise des appareils a permis de récupérer les traces des adresses e-mail de victimes ainsi qu’un document manuscrit détaillant les comptes bancaires et les noms des victimes.