L’Arizona a vendu 93 millions $ d’obligations Unilever et va vendre les 50 millions $ restants investis dans la société, suite à la décision de Ben & Jerry’s d’arrêter de vendre ses glaces en Judée-Samarie.
La trésorière de l’État, Kimberly Yee, a annoncé cette semaine que l’Arizona appliquait une loi de 2019 interdisant aux agences gouvernementales de l’Arizona de détenir des investissements ou de faire plus de 100 000 $ d’affaires avec toute entreprise boycottant Israël ou ses territoires.
L’Arizona semble être le premier des 35 États dotés de lois ou de réglementations anti-boycott à s’être totalement désengagé d’Unilever à la suite des actions de Ben & Jerry. L’Illinois avait averti la société en juillet qu’elle disposait de 90 jours après la réunion de son conseil d’investissement pour changer de cap, sinon elle vendrait elle aussi. La Floride et d’autres États ont pris des mesures similaires, selon IAC For Action, le bras politique et législatif du Conseil israélo-américain.
Ben & Jerry’s, basé dans le Vermont, appartient à Unilever, basé à Londres, et maintient son propre conseil d’administration indépendant, qui, selon Unilever, a pris sa propre décision sur sa mission sociale. Ben & Jerry’s a annoncé le 19 juillet que le maintien de sa « présence dans les territoires occupés » était « incohérent avec nos valeurs ».
La décision de Ben & Jerry a suscité une forte réaction d’Israël, qui a juré d’ « agir de manière agressive » en réponse à cette décision, notamment en exhortant les gouverneurs américains à punir l’entreprise en vertu des lois anti-boycott. L’Arizona et 34 autres États ont des lois contre le boycott d’Israël.
Les groupes américains qui soutiennent Israël sont divisés sur l’opportunité de repousser Unilever pour la décision de Ben & Jerry. Le Conseil israélo-américain a exhorté les gouverneurs à agir via IAC For Action. Le directeur d’IAC for Action, Joseph Sabag, a qualifié les boycotts d’Israël d’antisémites et a déclaré qu’il était important de les combattre au niveau de l’État.
« La communauté israélo-américaine y est sensible, parce que je dirais plus que d’autres parties de la communauté juive américaine, nous avons vécu l’aspect d’origine nationale de l’antisémitisme d’une manière plus prononcée », a déclaré Sabag vendredi. « C’est vraiment pourquoi nous sommes très proactifs. Ce sont nos enfants qui sont touchés par cela dans les salles de classe, qui sont terrorisés et intimidés et se sentent harcelés. … C’est certainement l’intérêt de notre communauté en la matière.′
Mais le président de J Street, organisation pro-israélienne basée à Washington DC et prônant une solution à deux États, a soutenu la décision de Ben & Jerry et a déclaré que punir l’entreprise est « gravement dangereux ».
Même si les lois anti-boycott ne font pas l’unanimité, Kimberly Yee a écrit au département des relations avec les investisseurs d’Unilever le 2 septembre pour annoncer à la société que bien que Ben & Jerry’s soit géré de manière indépendante, la loi de l’Arizona l’obligerait à vendre les actifs d’Unilever si la décision n’était pas annulée.
« J’ai posé un ultimatum à Unilever PLC, la société mère de Ben & Jerry’s : inverser l’action de Ben & Jerry’s ou se départir de Ben & Jerry’s pour se mettre en conformité avec la loi de l’Arizona ou bien en subir les conséquences », a déclaré Yee. « Ils ont choisi la seconde solution. »
Les investissements de l’Arizona dans la société Unilever sont constitués d’obligations et de papiers commerciaux (billet de trésorerie non garanti émis à court terme) détenus dans le fonds d’investissement à revenu fixe à court terme de l’État. La loi de l’Arizona promulguée en 2016 et révisée en 2019 a bénéficié d’un large soutien bipartite et a été signée par le gouverneur républicain Doug Ducey.
Line Tubiana ave isaraelhayom