Joe Biden a nommé Thomas Nides, un démocrate expérimenté pour être le nouvel ambassadeur en Israël, deux jours après la prise de fonction d’un nouveau gouvernement dans l’Etat hébreu. Un choix qui marque un changement après la politique menée par Donald Trump.
Deux jours après la prise de fonction d’un nouveau gouvernement israélien , Joe Biden a nommé Thomas Nides, un démocrate expérimenté pour devenir le nouvel ambassadeur en Israël. Cette nomination, qui faisait l’objet de rumeurs depuis des semaines, doit encore être confirmée au Sénat, où les démocrates disposent d’une courte majorité.
Mais ce choix marque un net changement par rapport au précédent ambassadeur américain en Israël, David Friedman, ardent défenseur de la politique de l’Etat hébreu, nommé par Donald Trump. Thomas Nides, ancien banquier de Morgan Stanley, avait, en tant que haut responsable du département d’Etat sous la présidence de Barack Obama, défendu une politique équilibrée : soutien des financements destinés aux Palestiniens en même temps que la défense d’un programme de garantie de prêt de 38 millions de dollars sur 10 ans pour Israël.
Ancien directeur général de Morgan Stanley
Thomas Nides a été élevé dans une famille juive de Duluth, dans l’État du Minnesota. Engagé du côté des démocrates américains dans les années 80, il avait rejoint l’administration Clinton en 1994. En tant que chef de cabinet du représentant américain au commerce Mickey Kantor, il a joué un rôle important dans la conclusion de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena).
Entre 2001 et 2004, il a été directeur administratif de la division banque d’investissement du Credit Suisse. Il a ensuite rejoint Morgan Stanley pour occuper le poste directeur des opérations de 2005 à 2010. Après être retourné en politique durant l’ère Obama, Thomas Nides est revenu chez Morgan Stanley en mars 2013 en tant que directeur général et vice-président.
Partisan d’une politique équilibrée sous Obama
Sous l’administration Obama, il a été haut responsable du département d’Etat en tant que secrétaire d’Etat adjoint à la gestion et aux ressources entre 2010 et 2013. Un mandat durant lequel il a pu se frotter aux relations entre les Etats-Unis et Israël.
Thomas Nides s’était également opposé aux tentatives des républicains au Congrès de retirer les financements destinés à l’agence onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens. Une mesure prise par Donald Trump mais sur laquelle Joe Biden est revenu. Michael Oren, ancien ambassadeur israélien à Washington, a raconté en 2011 que Thomas Nides l’avait appelé pour argumenter passionnément contre les tentatives du Congrès de couper le financement de l’agence culturelle de l’ONU, l’Unesco, après qu’elle a admis la Palestine comme Etat membre. L’ancien banquier a également joué un rôle clé dans l’approbation par l’administration Obama d’une extension des garanties de prêt pour Israël d’une valeur de 38 milliards de dollars.
Après sa collaboration avec Obama, son travail au sein du parti démocrate n’a jamais cessé. Nides a collecté au moins 100 000 $ pour la campagne présidentielle de Biden, selon Politico. Il aurait été appelé à devenir chef de cabinet de la Maison Blanche pour Hillary Clinton si elle avait battu Donald Trump lors des élections de 2016.