Hommage à Bertrand Herz, décédé le 20 mai 2021

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Bertrand Herz, né le  à Paris 18e et mort le  à Paris, est un ingénieur français et professeur d’université d’origine juive rescapé de la Shoah.

Bertrand Herz est né à Paris le 24 avril 1930, issu d’une famille israélite originaire de Metz, installée au Vésinet en région parisienne. Devant l’intensification des persécutions à l’été 1942, ses parents, Willy et Louise, décident avec leurs trois enfants de passer en zone sud  et finissent par rejoindre Toulouse.

Après le débarquement allié en Afrique du Nord et l’invasion de la zone sud par les troupes allemandes, la famille Herz est arrêtée le 5 juillet 1944 par la Gestapo. Le père, la mère, Bertrand et sa sœur ainée sont internés à la caserne Caffarelli de Toulouse. Seul son frère échappe à l’arrestation.

Le 30 juillet 1944, ils sont déportés au camp de concentration de Buchenwald pour les hommes et de Ravensbrück pour les femmes. Le trajet dure six jours pour les premiers, sept pour les secondes. Le 6 août 1944, Bertrand Herz est enregistré à Buchenwald. Il reste avec son père au Block 61 du « Petit camp » jusqu’au 14 décembre. Ils sont alors envoyés au Kommando de Niederorschel où ils travaillent dans les usines Junkers au montage d’ailes d’avions.

Le père de Bertrand, Willy Herz, décède le 27 janvier 1945. Les détenus de Niederorschel sont évacués le 1er avril vers Buchenwald, qu’ils atteignent le 10 avril, veille de la libération de ce camp.

Fin avril, Bertrand Herz est de retour à Paris où il retrouve sa sœur et son frère aîné. Sa mère, Louise Herz, n’a pas survécu à la déportation et décède à Ravensbrück le 29 décembre 1944.

Bertrand Herz reprend ses études et sort diplômé de l’Ecole Polytechnique en 1953.

De 1953 à 1960, il travaille au Commissariat de la Marine Nationale dont il sera commandant de Réserve. Spécialiste de l’informatique depuis 1958, il intègre le groupe Thomson où il effectue toute sa carrière. De 1985 à 1994, il est Professeur associé à l’Institut Technologique de l’Université Paris-V, où il enseigne la conception des systèmes informatiques.

Bertrand Herz rejoint les rangs de l’Association Française Buchenwald Dora et Kommandos en 1994. Il en devient le secrétaire général de 1997 à 2000 puis, l’un des Vice-présidents depuis 2000. En 2002, il accède à la présidence du Comité International Buchenwald Dora, fonction qu’il exerce jusqu’en 2016. Il devient alors Président d’Honneur du Comité International.

Bertrand Herz publie son témoignage Le pull-over de Buchenwald en 2015 aux Éditions Tallandier, traduites en allemand en 2016.

Bertrand Herz est nommé chevalier de l’ordre national du Mérite en septembre 2006 et chevalier de la Légion d’honneur en avril 2011. La ville de Weimar lui décerne en octobre 2009, le titre de citoyen d’honneur et il reçoit l’ordre du Mérite du Land de Thuringe, en avril 2010.

Bertrand Herz a témoigné à de nombreuses reprises au Mémorial de la Shoah et dans de nombreux établissements scolaires. Témoin engagé, rigoureux et humaniste, il était un artisan du dialogue entre les mémoires de la déportation et une figure du travail de mémoire franco-allemand.

Nous adressons, à ses enfants Olivier, Florence et Véronique, à toute sa famille et à ses proches, nos plus sincères condoléances.

Source memorialdelashoah

1 Comment

  1. Bertrand Herz a été promu officier de l’ordre national du Mérite par un décret daté du lendemain de sa disparition et paru dans le journal officiel du surlendemain.
    La procrastination de la bureaucratie (le dossier était dans les tuyaux depuis très longtemps) ne lui a pas permis d’avoir la joie de l’apprendre.

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