Un groupe Facebook nommé «Comité de soutien à Kobili Traoré » est apparu ce samedi, suscitant « l’indignation totale », de la communauté juive notamment. Dès ce lundi, ses représentants vont déposer une plainte auprès du procureur de la République de Paris.
Ils sont « indignés », « choqués », « écœurés ». Ce dimanche, les réseaux sociaux ont exprimé leur réaction et incompréhension après la récente apparition d’une page Facebook nommée « Comité de soutien à Kobili Traoré ».
Cette page résonne avec l’un des faits divers les plus barbares de ces dernières années, l’affaire Sarah Halimi. La dame, 60 ans, de confession juive, a été rouée de coups, « massacrée » et défenestrée par cet homme en avril 2017 au son de « Allahu akbar », à Belleville, dans l’est de Paris. L’affaire judiciaire, à caractère antisémite, a ému le pays et suscité une énorme polémique, le meurtrier ayant été déclaré irresponsable pénalement.
C’est avec stupeur que j’apprends qu’un groupe de soutien nommé « Comité de soutien à Kobili Traoré » a été créé sur Facebook. Je n’ose imaginer le choc, la révolte et surtout l’incompréhension que cela a dû susciter au sein de la #communauté juive. https://t.co/vTDJsTTqbY
— François Pupponi (@fpupponi) May 2, 2021
« Dès demain, je dépose une plainte auprès du procureur de la République de Paris », prévient Franck Serfati, l’avocat du BNVCA (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme). Car pas question pour la communauté juive de laisser passer cette « ignominie », même si cet obscur groupe Facebook apparu le 26 avril dernier ne fédérait, ce dimanche, que 34 membres.
Une manifestation géante il y a une semaine
Curieusement, ce dimanche matin, celle-ci apparaissait encore en version public alors qu’en début d’après-midi, elle avait disparu des radars… A la place, un cadenas et le message suivant : « Ce contenu n’est pas disponible pour le moment. Ce problème vient généralement du fait que le propriétaire ne l’a partagé qu’avec un petit groupe de personnes. »
Le dernier rebondissement à l’affaire Sarah Halimi remonte au week-end dernier. Une manifestation géante s’était tenue au Trocadéro (VIIIe), réunissant autour de la communauté juive des élus, beaucoup d’anonymes, des personnalités du monde politique, littéraire, des people… Ces quelque 20 000 personnes réclamaient « Justice pour Sarah Halimi ». Et contestaient la décision de justice du 14 avril dernier de la Cour de cassation, laquelle confirmait que Kobili Traoré n’était pas responsable pénalement.
Par ailleurs, indique de son côté Sammy Ghozlan, le président du BNVCA, « nous demandons la fermeture immédiate de ce compte Facebook. Cette affaire est ignoble ».
Selon un juriste, « il appartiendra au parquet de Paris de se saisir de ces faits en ligne dès le dépôt de plainte effectué. De l’examiner. De regarder les faits. Mais au vu de l’affaire si sensible, ils vont regarder tout ça de près. »