Comme dans l’affaire Halimi, le meurtrier de Sébastien Selam avait été déclaré irresponsable

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En 2003, Sébastien Selam, un DJ de confession juive, était tué par une personne schizophrène. Comme dans l’affaire Sarah Halimi, ce dossier mêlait drogue, antisémitisme et troubles psychiatriques.

L’irresponsabilité pénale pour trouble mental est rarissime. Selon un récent rapport de la direction des affaires pénales et des grâces, elle concerne moins de 0,5% des dossiers. L’affaire Halimi en rappelle une autre, quatorze ans auparavant. Le 20 novembre 2003, Sébastien Selam, un DJ de confession juive, est tué par son voisin et ami d’enfance Adel Amastaibou, pour lequel les juges concluront à l’abolition du discernement au moment des faits. En 2006, un non-lieu est prononcé sans que la justice ne retienne le caractère antisémite du meurtre. Car, à l’époque, la procédure ne permettait pas de qualifier les faits lorsque l’auteur était déclaré irresponsable, comme c’est le cas depuis 2008.

Le tueur était aussi sous l’empire du cannabis

Dans son expertise rendue en 2005, le psychiatre Daniel Zagury estimait qu’il s’agissait d’un meurtre « délirant mais pas antisémite ». Pourtant, déjà condamné pour l’agression d’un rabbin en 2002, Adel Amastaibou avait crié : « J’ai tué un Juif! J’irai au paradis! » après avoir poignardé le DJ de 23 ans.

Mais, selon l’expert, la différence avec Kobili Traoré, le meurtrier de Sarah Halimi, pour lequel Zagury a relevé les motivations antisémites, est que l’antisémitisme apparaît secondaire par rapport à la « flambée délirante » du meurtrier de Sébastien Selam, dont la schizophrénie paranoïde avait été diagnostiquée lors de trois internements psychiatriques antérieurs aux faits.

Comme Kobili Traoré, Adel Amastaibou était sous l’empire du cannabis. Mais, pour le psychiatre, la drogue n’est pas le ressort principal de son passage à l’acte, contrairement au meurtrier de Sarah Halimi, pour lequel il a conclu à l’altération du discernement, et non à l’abolition. Pour Traoré, les stupéfiants ont provoqué, d’après les experts, une bouffée délirante. Dans le dossier Selam, les psychiatres étaient unanimes pour conclure à l’irresponsabilité pénale.

Ils sont schizophrènes ou ne le sont pas, ils ont des bouffées délirantes, ils proclament leur devoir accompli après le meurtre d’une personne juive mais ne sont pas antisémites : va comprendre Charles!!!

Source jdd