Histoire du Ghetto juif de Rome

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Situé entre le Largo Argentina et l’isola Tiberina, le quartier du Ghetto juif abrite la plus ancienne communauté juive d’Europe Occidentale. Réputé pour ses spécialités culinaires, le Ghetto est un lieu chargé d’histoire.

La création du Ghetto romain

Le Ghetto est créé le 14 juillet 1555 par le pape Paul IV par la bulle dite « Cum nimis absurdum ». Selon le modèle de la cité vénitienne, la bulle prévoit l’abolition de l’ensemble des droits des personnes juives et exige la création du Ghetto impliquant le regroupement de tous les Juifs de la ville. Ce sont près de 2.000 individus qui sont concernés par ces nouvelles mesures. Pourtant, la communauté juive est plus ancienne que celle des chrétiens puisque c’est l’empereur Pompée qui déporta des prisonniers capturés lors de la prise de Jérusalem en -63 pour en faire des esclaves. Le quartier est ainsi créé à proximité du Transtevere et prend le nom de « serraglio degli ebrei ».

Le Ghetto est verrouillé toutes les nuits par un mur d’enceinte dont la construction est financée par la communauté juive elle-même.  Le faubourg est l’un des plus insalubres de la ville et est particulièrement sujet aux inondations du Tibre. Il s’étend sur près de 270 mètres sur 150 mètres. L’enceinte débute au pied du pont Fabricius (qui relie l’Isola Tiberina à la ville) jusqu’au Portique d’Octavie. Ainsi, sous le pontificat de Sixte V à la fin du XVIème siècle, le Ghetto compte 3.500 habitants.

La place de la communauté juive

La vie dans le Ghetto est marquée par la pauvreté et le poids écrasant des restrictions. Les Juifs ne peuvent pratiquer que des emplois non qualifiés tels que chiffonniers ou poissonniers. Quand ils sortent du quartier, les hommes doivent porter une casquette jaune et les femmes se couvrir avec un voile de la même couleur que ceux imposés aux prostituées. Ils sont chargés d’amuser les Chrétiens pendant les fêtes qui les obligent à s’adonner à des jeux plus humiliants les uns que les autres. De plus, des lois pontificales interdisent l’accès à la propriété et rendent obligatoires des sermons catholiques pendant les fêtes du Shabbat.

Chaque année, les Juifs doivent demander la permission pour vivre dans le Ghetto et sont contraints de payer une taxe annuelle pour conserver ce « privilège ». Enfin, le ghetto est rapidement surpeuplé et les conditions d’hygiène se détériorent. L’épidémie de peste de 1656 provoque la mort de 4.000 habitants.

La fin du Ghetto

Le 20 septembre 1870, le ghetto est finalement aboli et les murs d’enceintes sont détruits. En 1888, la plupart des rues et des bâtiments insalubres sont démolis en faveur de la mise en œuvre d’un nouveau plan directeur de la capitale. En 1889 un concours est organisé pour la construction de la nouvelle synagogue. En 1897, la communauté juive achète à la ville de Rome l’emplacement du nouveau temple et les travaux débutent en 1901. Le 29 juillet 1904, la grande synagogue de Rome est finalement inaugurée.

La Ghetto pendant la guerre

Lors de l’occupation allemande, le Ghetto et ses restrictions sont rétablies. À l’aube du samedi , 365 hommes de la police allemande, sous les ordres de 14 officiers et sous-officiers effectuent la rafle dans les appartements de la communauté juive romaine. Une centaine d’hommes effectue la tâche à l’intérieur du ghetto et dans les voies adjacentes et d’autres dans les secteurs choisis par le commandement allemand, ailleurs dans la ville.

Un rapport, atteste que « la population italienne a, sans équivoque, adopté une attitude de résistance passive. Pendant que la police allemande pénétrait dans les maisons, des tentatives de cacher les Juifs dans des appartements voisins étaient fréquentes et dans certains cas probablement couronnées de succès. La partie antisémite da la population est restée discrète pendant l’opération et des mouvements de foule ont parfois tenté de bloquer certains policiers isolés loin des Juifs ».

Le nombre de personnes raflées est de 1 259. Nombreux sont ceux encore habillés pour la nuit. Ils sont chargés sur des camions militaires et transportés provisoirement au Collège militaire à Palais Salviati, 82-83 via della Lungara ; ils restent dans les locaux et dans la cour du collège trente heures environ dans des conditions très précaires.  Les personnes arrêtées furent transférées à la gare Rome Tiburtina, chargées sur un convoi composé de 18 wagons à bétail. Le convoi, parti le lundi  à 14h05, arriva au camp d’Auschwitz le  à 23h. Les déportés restèrent enfermés dans les wagons jusqu’à l’aube.

Une fois sortis des wagons, les déportés furent divisés en deux colonnes : d’un côté 820 personnes jugées physiquement inaptes au travail et de l’autre 154 hommes et 47 femmes déclarées physiquement sains. À la fin du conflit, seuls 15 hommes et une femme retournèrent en Italie. 

Le Ghetto aujourd’hui

Aujourd’hui, le Ghetto est un quartier touristique connu pour ses ruelles authentiques et ses restaurants. Si vous vous y rendez ne manquez pas la visite du musée hébraïque et de la Synagogue, le seul dôme carré de Rome ! Enfin, attablez-vous dans l’un des nombreux restaurants de la Via del Portico d’Ottavia et dégustez des carciofi alla guidia.

Source lepetitjournal

1 Comment

  1. Je pense que l EUROPE paye ce qu elle a fait aux juifs..elle est violer voler et converti, frapper insulter et perd sa vaillance et son identite malgres cela me fait mal au coeur de la voire dans cette etat…..moi qui la servi pendant 5 ans d armee…aussi pendant cette degringolade de l europe vous remarquerez la montee en puissance, militaire, econnomique,medical,et prix nobel…..

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