Jean Weil, survivant de la Shoah, est décédé à 82 ans

Abonnez-vous à la newsletter

Enfant, Jean Weil, de Bazouges, avait réchappé aux camps de concentration, durant la Seconde Guerre mondiale. Il est décédé, mercredi 20 janvier 2021, à 82 ans.

Jean Weil est décédé, mercredi 20 janvier, à 82 ans. Enfant, cet enseignant retraité qui vivait à Bazouges-sur-le-Loir (Sarthe), avait été déporté durant la Seconde Guerre mondiale.

Déporté à 4 ans avec sa mère et sa soeur

Né à Briey (Meurthe-et-Moselle) en 1938, il n’était âgé que de 4 ans lorsque sa mère, sa sœur de 6 mois et lui-même furent arrêtés par la Gestapo. Ils furent internés d’abord à la prison de Briey, puis dans plusieurs camps de transit en France : Ecrouves, Pithiviers, Beaune-la-Rolande, et enfin Drancy, où ils resteront pendant jusqu’en mai 1944. Puis, ils seront déportés au camp de Bergen-Belsen en Allemagne.

Quant à son père, il avait été fait prisonnier de guerre, en 1941. En apprenant l’arrestation de sa famille, il avait renoncé à un projet d’évasion. « Il avait appris en effet que les femmes et enfants de prisonniers de guerre juifs avaient un statut spécial. Sa présence en camp de prisonnier nous épargnait, provisoirement, de ne pas passer à la chambre à gaz. Il s’est donc privé de liberté pour nous sauver. » Malheureusement, sa sœur, Josette, était décédée à la libération de leur convoi, en 1945.

Toujours d’actualité

S’il n’avait que des « souvenirs épars » de cette période, l’homme avait écrit un roman autobiographique et des nouvelles (près d’une quarantaine). Après des études un peu « chaotiques », Jean était parti à Paris. Il exerça comme chercheur, journaliste, écrivain et jusqu’en 1999, professeur de sciences médico-sociales et d’économie générale. A sa retraite, il s’était installé au moulin de la Barbée.

Il intervenait encore auprès des jeunes, tout en interrogeant le présent. En 2016, il se disait « bouleversé par la situation présente des migrants en France et en Europe », ressemblant « en bien des points au traitement des Juifs d’Europe. Certes, il n’y a pas de plan d’extermination, mais les conditions qui leur sont faites reviennent à les traiter en sous-hommes, ce qui est inadmissible. »

Un dernier hommage sera rendu à Jean Weil, mardi 26 janvier 2021 à 10 h 30, au cimetière de Bazouges-sur-le-Loir.

Source actu