Une étude préliminaire portant sur 200 000 vaccinés âgés de plus de 60 ans tend à indiquer que le taux d’infection chute après quatorze jours et que le sérum de Pfizer préviendrait aussi la transmission de la maladie asymptomatique.
Israël confirme son rôle de pays test pour le vaccin Pfizer, et commence à récolter les fruits de sa campagne de vaccination à grande échelle (22,5% de sa population, soit plus de 2 millions de vaccinés à ce jour) affinée par l’utilisation extensive des bases de données médicales de patients, collectionnées depuis le début des années 2000.
Les premières données – partielles – relatives à l’efficacité du vaccin Pfizer pour juguler la pandémie du Covid-19 sont tombées. Leur analyse s’avère réconfortante, mais la prudence reste de mise pour tirer des enseignements plus poussés.
Mardi soir, l’Institut de recherche de la principale caisse de santé israélienne, la Clalit, a rendu publics les éléments d’une étude préliminaire des effets du vaccin Pfizer sur un groupe de 200 000 personnes âgées de plus de 60 ans, seuil d’âge prioritaire en Israël.
«Préliminaires et inédits»
L’analyse des données indique qu’après quatorze jours, on enregistre une chute de 33% du taux d’infection des personnes vaccinées. Le professeur Ran Balicer, directeur de l’Institut de recherches de la Clalit, qui dirige cette étude toujours en cours, précise à Libération qu’il s’agit «de résultats préliminaires, encore inédits, que nous avons observés ces derniers jours. Ils suggèrent que les résultats positifs parmi ceux testés pour le Covid-19 sont constants dans les cinq à douze jours suivant la vaccination parmi ceux vaccinés, vis-à-vis du groupe de comparaison non vacciné (200 000 chacun)».
La bonne nouvelle est que «les graphiques divergent au jour 14, avec une baisse de 33% chez les personnes âgées vaccinées, sans tendance similaire chez les non vaccinés». Il faut noter que les données ne révèlent pas, mais confirment tout d’abord, que le vaccin diminue le taux d’infection avec symptômes, ce qui était l’objet des essais menés par Pfizer dans leur troisième phase.
Mais ce test en conditions réelles révèle que le vaccin prévient aussi la transmission de la maladie asymptomatique. Cette forme du Covid-19 rendant plus ardue la lutte contre la transmission du fait de son invisibilité, cette nouvelle pourrait présager une lutte contre le virus plus efficace.
Questions en suspens
Ran Balicer, qui préside également l’équipe consultative d’experts nationaux israéliens sur le Covid-19, cité cette fois par le site Ynet, avise que le vaccin n’apporte pas de protection complète contre l’infection, «même dix-sept jours après la vaccination. Par conséquent, les personnes qui administrent le vaccin doivent continuer à faire attention, porter un masque et observer les précautions d’usage».
Parmi les questions qui restent en suspens, et que les résultats ultérieurs viendront sans doute éclairer, il faudra surveiller si le nombre de malades admis en soins intensifs diminue significativement après administration du vaccin. Il sera également intéressant d’observer à quel degré les personnes ayant reçu le vaccin, mais ayant été contaminées après son administration, transmettent à leur tour le Covid-19. «Des manuscrits évalués par des scientifiques pour une étude plus élaborée sont en cours, promet Balicer. Ils apporteront plus de lumière sur ce sujet.»