Les Maccabées et les Hassidim, par le Rabin Moshe Pitchon

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Dans trois passages des livres des Maccabées 1 et 2, nous apprenons que pendant quatre ans, la majorité des soldats de l’armée de Judas Maccabaée était membre d’un partenaire de la coalition connu sous le nom de « Hassidim ».

Le but de ces « puissants guerriers d’Israël » était circonscrit au rétablissement de la libre pratique religieuse. Les Maccabées différaient d’eux en ce qu’ils supposaient que la liberté spirituelle du judaïsme ne pouvait être assurée que dans un état de pleine indépendance politique.

Malgré le fait que les Hassidim, qui attendaient massivement des signes divins et qui dévalorisaient l’initiative humaine en matière sacrée, exerçaient une pression énorme sur les Maccabées, les deux groupes ont combattu ensemble au début de la révolte contre Antiochus IV en 167 avant notre ère en Judée.

La relation des hassidim avec les Maccabées n’a duré que jusqu’à ce que les séleucides syriens commencent à revoir leur stratégie d’assujettissement en installant un grand prêtre de Jérusalem acceptable pour les hassidim. Ayant atteint leur objectif limité, les hassidim ont abandonné la coalition.

D’un autre côté, les Maccabées, ayant réussi à transformer une lutte pour la liberté religieuse en une guerre pour l’indépendance politique, ont poursuivi leur combat pour la reconquête de toute la terre d’Israël.

Ainsi, alors que les Maccabées disaient que Dieu avait donné un rôle important aux humains, y compris le pouvoir d’appliquer les principes de la tradition de manière créative, les fondamentalistes religieux ne cherchaient qu’à sauver leur propre âme. Dans leur raisonnement, l’apocalypse était le seul espoir qui restait. Pour les hassidim, la mentalité sacerdotale était venue usurper la place du judaïsme dans son ensemble.

Contrairement à l’opinion de la sagesse commune, l’histoire ne se répète pas, ce sont les êtres humains qui se répètent. Ainsi, aujourd’hui, ce ne sont pas les Séleucides de Syrie qui sont la menace prééminente pour les Juifs d’Israël mais le gouvernement chiite d’Iran et ses clients satellites.

« Si les Juifs se rassemblent tous en Israël, cela nous évitera d’avoir à les poursuivre dans le monde entier», a déclaré Hassan Nasrallah, l’actuel secrétaire général du parti politique, paramilitaire et terroriste libanais Hezbollah.

Et pourtant, les 20000 Juifs d’Iran qui vivent sous un statut subordonné de Dhimmi (qui, entre autres, ne leur permet pas d’occuper des postes plus élevés que les musulmans, les disqualifie des échelons dirigeants de la politique et de l’armée, leur défend de servir de témoins au tribunal, oblige les écoles juives à être gérées par des musulmans et à rester ouvertes le jour du sabbat, interdits les livres en hébreu…), soutiennent qu’ils jouissent d’une « totale liberté de religion».

À l’appui de cette affirmation, plusieurs membres d’une faction de Neturei Karta ont visité l’Iran en mars 2006, ils ont félicité le président iranien Ahmadinejad d’avoir appelé « le régime sioniste occupant Jérusalem à disparaître des pages du temps ».

Alors que les groupes fondamentalistes juifs actuels tels que Neturei Karta, l’Edah Haredit à Jérusalem et les Satmar Hassidim se cantonnent dans l’attente passive d’une rédemption miraculeuse, supranaturelle et supra-historique, totalement indépendante des activités mondaines et du travail politique humain, les Maccabées modernes construisent une « start-up nation » et les premiers vaccins pour arrêter le Covid 19.