Le Bruxellois Paul Sobol est décédé ce mardi soir 17 novembre d’une rupture d’anévrisme, annonce sa famille. Il était l’un des derniers survivants d’Auschwitz, témoignant dans les écoles à ce sujet.
« C’est avec beaucoup de tristesse que je vous informe que Papa a rejoint sa petite Nelly hier soir. Il est parti sans souffrir, en moins d’une heure, d’une rupture d’anévrisme« , a écrit son fils Alain Sobol, relayé par Bx1.
Rescapé du camp d’extermination construit par les Nazis en Pologne durant la Seconde Guerre mondiale, il intervenait notamment auprès des jeunes comme « passeur de mémoire« .
Paul Sobol naît à Paris en 1926. Deux ans plus tard sa famille s’installe à Bruxelles. Lors de l’invasion allemande, la famille Sobol se fond dans la population belge. Paul Sobol travaille un temps chez un fourreur, mais l’essai n’est pas concluant. En 1941, il reprend des études jusqu’en 1942. Le port de l’étoile juive et l’enregistrement pousseront la famille dans la clandestinité. Paul Sobol s’appellera durant ces années Robert Sax.
Le , tandis que les troupes alliées progressent en France, la famille Sobol est arrêtée par la Gestapo sur dénonciation. Emmenés à la Caserne Dossin à Malines, ils feront partie du convoi n°26 du 31 juillet 1944 qui, au départ de la caserne Dossin, sera le dernier à quitter le territoire belge en direction de Auschwitz.
À son arrivée au camp d’Auschwitz, Paul Sobol est affecté à un Kommando de menuisiers. Il exercera de multiples activités durant sa captivité. Le , en raison de l’avance alliée, il est contraint de prendre part à une marche de la mort vers le camp de Gross-Rosen d’où il sera enfermé avec tant d’autres dans des wagons à destination d’un camp annexe de Dachau (Mühldorf Waldlager) (Camp de Mühldorf ). Durant ce voyage, chacun lutte pour sa survie. Seuls 20 % des effectifs survivront à ce voyage. Le , à la suite d’un bombardement, Paul Sobol prend la fuite. Il trouvera refuge dans un village parmi des prisonniers français qui seront libérés par les Américains le et regagnera la Belgique où il retrouvera sa sœur. Son jeune frère et ses parents n’en revinrent jamais.
Rare témoin survivant de Belgique, Paul Sobol a participé au travail de mémoire en transmettant son témoignage.