Kenzo Takada, le plus parisien des couturiers japonais et fondateur de la marque Kenzo, est mort des suites du Covid-19. Il était âgé de 81 ans et vivait en France depuis 1964,
Le créateur Kenzo Takada, fondateur de la maison de prêt-à-porter Kenzo, est mort des suites du Covid-19, a annoncé le porte-parole de la marque le 4 octobre. Il était âgé de 81 ans. Premier styliste japonais à s’être imposé à Paris, où il a fait toute sa carrière et rendu célèbre son prénom,« Kenzo Takada s’est éteint à l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine ».
« Il était reconnaissable à figure ronde, ses lunettes et sa coupe de garçon dans le vent, d’éternel adolescent… » (@lemonde_culture)#Kenzo https://t.co/sgTxep7qiN
— Silvia S. Castello (@GlobalTimes_eu) October 4, 2020
Né en 1939 dans la ville d’Himeji, il avait étudié la mode au sein de la prestigieuse université Bunka Fashion College de Tokyo. Une fois diplomé, il s’était rendu en France en bateau, au début des années 1960. Il y avait vécu avec son compagnon Xavier de Castella, mort du sida en 1990.
Une mode métissée et audacieuse
Après son arrivée en France, en 1965, il ouvre sa première boutique parisienne en 1970. Le styliste apporte de son Japon natal, le Pays du Soleil Levant, de la poésie, de la fraicheur, des couleurs acidulées, un vent de liberté, le métissage et l’exotisme entre l’Orient et l’Occident.
Il marque les esprits en changeant les codes de la mode parisienne, en y introduisant une profusion de couleurs et de fleurs, avec des associations inédites, tout en faisant preuve d’audace et de poésie.
Avant-gardiste, tant dans sa mode, que dans ses concepts, il fait de ses défilés des fêtes : au Palace, au Château de Maisons-Laffitte, aux Beaux-Arts, au Cirque D’hiver, à la Bourse du Commerce et au Zénith… Il fait défiler des mannequins sur des chevaux blancs, fleurit le Pont Neuf pour le premier jour de l’été, installe un champ de coquelicots sur le Parvis du Centre Pompidou…. Il est aussi l’un des premiers à faire défiler ses amis à la place des mannequins : Grace Jones, Guy Cuevas et Jaime Santiago.
Décès de #Kenzo
Plus qu’un #hommage, des millers de merci, à ce créateur exceptionnel qui a prouvé ô combien l’#homme peut sublimer la #femme, loin de toute la #misandrie actuelle:
Les femmes vous disent merci, Monsieur Kenzo #Takada♥️🖤 pic.twitter.com/CDfAZ03xSp
— 📣Ella Kelian (@EllaKelian) October 4, 2020
En 1993, il vend sa marque au groupe LVMH. Il quittera la maison six ans plus tard pour se tourner vers la décoration, le design et la peinture. En 2009, il vend sa maison japonaise du quartier de la Bastille à Paris et disperse aux enchères en même temps sa collection d’art.
« Le plus parisien des créateurs japonais »
Lors de la fête « Arigato Paris ! » (merci en japonais) qu’il organise en 2015, Kenzo Takada prend le temps de remercier toutes celles et ceux qui ont marqué sa vie parisienne…
Ses premières équipes des années 1970 sont de la partie, tout comme ses mannequins, les acteurs et chanteurs qu’il avait habillé, les créateurs et photographes de mode et enfin ses amis – Marpessa Henninck, Satya Oblette, Inès de La Fressange, Ceyla Lacerda, Cristina Cordula, Arnaud Lemaire ou encore Jean-Marie Marion. Comme un clin d’œil à son pays de cœur, découvert 50 ans plus tôt. « Lors de mon départ du Japon en 1964, je pensais que mon séjour en France ne serait que de six mois. Je suis heureux que ce séjour ne soit toujours pas fini plus de cinquante ans après !
Déjà commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, Kenzo Takada reçoit en juin 2016 les insignes de chevalier de la Légion d’honneur des mains du président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius, qui rend alors hommage à « l’un des plus parisiens des créateurs japonais ».
Kenzo Takada nous a quitté. Il nous laisse un monde de couleurs et de fleurs, un univers riche de ses voyages, de ses cultures et de ses rêves généreux. #Kenzo #kenzotakada pic.twitter.com/7dhUKsYAUy
— ELLE (@ELLEfrance) October 4, 2020
S’il est resté éloigné de la griffe depuis sa mise en vente, Kenzo Takada, également peintre, n’a jamais cessé de créer via de nombreuses collaborations et laisse une empreinte éternelle sur la maison éponyme.
Line : J’ai adoré porter ses vêtements colorés souvent au milieu de noirs de rigueur, me parfumer de ses fleurs et dormir dans ses draps chatoyants qui promettaient des nuits sans cauchemars. RIP Mister Kenzo, et F… the Covid….