JM Le Pen rend hommage à Pierre Sidos, figure antisémite d’extrême droite

Abonnez-vous à la newsletter

Le Pen et Sidos
Fondateur de Jeune nation et de l’Oeuvre française, mouvement ouvertement antisémite, Pierre Sidos était un admirateur de Pétain et de Franco. JM le Pen lui rend hommage.

Voilà un tweet dont Marine Le Pen, qui fait sa rentrée politique ce week-end, se serait bien passée. Ce samedi 5 septembre, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, a tenu à rendre hommage à une personnalité bien connue des cercles d’extrême droite, Pierre Sidos, décédé vendredi à l’âge de 93 ans en Normandie.

“La mort de Pierre Sidos concerne cette grande famille nationale et patriote que nous avons servie et guidée, à notre façon souvent différente. Et pourtant… Je salue sa mémoire”, a tweeté le “menhir” depuis Saint-Raphaël dans le Var, ville située à moins de 4 kilomètres de Fréjus, où le RN se réunit ce samedi. Et c’est peu dire que Pierre Sidos, fondateur du mouvement Occident, est une figure pour le moins sulfureuse de l’histoire politique française.

Antisémite, négationniste et partisan de l’Algérie française, il avait accordé un entretien à la revue politique Charles en 2013. L’homme, fils du collaborationniste François Sidos, y raconte son enfance baignée dans le fascisme, jusqu’à imiter la geste mussolinienne. “Lorsque nous étions enfants, nous nous amusions à reconstituer la marche sur Rome dans l’escalier de la maison familiale”, expliquait celui qui a fait son entrée au Parti franciste en 1943, un mouvement fasciste et collaborationniste dirigé par Marcel Bucard.

Le “mythe de la Shoah”

Fondateur du mouvement Jeune Nation (dissous en 1958), il a imposé la croix celtique comme emblème des mouvements nationalistes français. L’intéressé avait également pris l’initiative de se joindre au putsch des généraux visant à renverser le général de Gaulle en mai 1958. “Nous souhaitions lancer ce putsch simultanément à Paris et à Alger. Jeune Nation avait proposé son aide sur Paris car nous avions constitué un stock d’armes et de tenues militaires camouflées, des reliquats de la guerre”, racontait-il à Charles, expliquant que les militaires ont finalement écarté le mouvement nationaliste de leurs plans, car “trop marqué politiquement”. Dans ce même entretien, Pierre Sidos affirmait par ailleurs avoir pris part à l’attentat du Petit Clamart en 1962 visant -encore- le général de Gaulle, en fournissant des armes au colonel Bastien-Thiry.

Plus loin, il évoquait “le mythe de la Shoah” et le “tabou de l’Holocauste” avant d’assumer son antisémitisme. “Qui ne l’est pas de nos jours? Je ne le suis ni plus ni moins que Saint Louis. Saint Louis avait une hostilité religieuse mais lorsqu’une personne juive se convertissait, il en était le parrain. C’est ma position, elle n’est pas raciale. Si je venais au pouvoir, il n’y aurait pas de politique spécifique vis-à-vis des juifs. Je suis hostile à la double nationalité et hostile aux personnes qui font allégeance aux États-Unis ou à l’État d’Israël. C’est une position nationaliste, ni plus, ni moins”, affirmait-il.

Auprès de l’AFP, Yvan Benedetti, qui lui avait succédé à la tête de l’Oeuvre française avant la dissolution du mouvement, a précisé que Pierre Sidos était “mort à l’hôpital de Bayeux, entouré des siens”. Sur Twitter, cette figure du nationalisme, également antisémite revendiqué, a rendu hommage à son prédécesseur.

“La France perd un de ses meilleurs enfants et le nationalisme un de ses meilleurs soldats! Tout au long de sa vie, son Honneur s’est appelé Fidélité”. Soit une référence parfaitement assumée à la devise des SS: “mon honneur s’appelle fidélité”. Voilà à qui Jean-Marie Le Pen a rendu hommage ce samedi.

Deux raclures rendent hommage à un pourri!!

Romain Herreros