Hommages à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français

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Cérémonie à Dijon
Dimanche 19 juillet des hommages à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français ont été rendus aux quatre coins de la France. En voici quelques-uns.

Clermont-Ferrand

Devant un parterre d’élus et officiels auvergnats, un hommage a été rendu, rue Montlosier, aux victimes de crimes racistes et antisémites de l’Etat français, et aux Justes de France, à l’occasion de la journée nationale du même nom.

La cérémonie a duré un peu plus d’une demi-heure, devant le monument de la rue Montlosier. Étaient notamment présents les députés puydômois Michel Fanget et Valérie Thomas, le conseiller municipal de Clermont-Ferrand Didier Muller, l’eurodéputé et vice-président du conseil régional Brice Hortefeux, le président du Conseil Départemental du Puy-de-Dôme Jean-Yves Gouttebel, et la préfète du Puy-de-Dôme Anne-Gaëlle Baudouin-Clerc.

Lille

Ce dimanche matin, un hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites commis par l’État pendant la Seconde Guerre mondiale a été rendu à Lille, devant le mémorial de la Résistance et de la Déportation

Les 16 et 17 juillet 1942, 13 000 personnes étaient arrêtées et 8 000 regroupées au Vélodrome d’Hiver de Paris avant d’être déportées. La cérémonie qui se tenait ce dimanche matin devant le mémorial de la Résistance et de la Déportation, à Lille, 78 ans après ces événements, rendait hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites commis par l’État français durant la Seconde Guerre mondiale. « Les rassemblements du souvenir sont d’une nécessité vitale », a souligné Guy Bensoussan, président du conseil d’administration de l’association du culte israélite de Lille, en s’élevant contre les négationnistes qui sont en « incapacité de penser l’impensable

Durant le confinement, beaucoup avaient comparé leur expérience de l’enfermement à celle d’Anne Franck. Guy Bensoussan a tenu à préciser : « L’esprit cherche toujours des références historiques, mais rien ne pourra jamais être comparé à ce qu’ont vécu les juifs d’Europe. » Le sous-préfet, Romain Royet, par les mots de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire des Anciens Combattants, a affirmé que « la France sera intraitable face au racisme et à l’antisémitisme

lavoixdunord

Rennes

Une cérémonie s’est tenue à Rennes, ce dimanche, à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et afin de rendre hommage aux « Justes » de France.

Avec les mesures de protection sanitaire en vigueur, c’est une cérémonie sans invités et en présence uniquement des autorités civiles et militaires qui s’est déroulée place du 50e régiment d’artillerie. Depuis 1993 cette journée nationale se tient à la date anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv, ou lors du dimanche suivant cette date. Une journée qui participe ainsi à faire vivre et perdurer le devoir de mémoire. Les 16 et 17 juillet 1942, ce sont 13 152 Juifs (1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants) qui furent arrêtés par la police française dans Paris et sa banlieue. Environ 8 000 d’entre eux furent regroupés dans l’enceinte sportive du Vélodrome d’Hiver (le Vél’ d’Hiv), les autres à Drancy, avant d’être déportés. En 1995, le président Jacques Chirac avait déclaré « la folie criminelle de l’occupant a été secondée par des Français, par l’État français » reconnaissant ainsi que « la France, ce jour-là, accomplissait l’irréparable ».

Lors de cette commémoration la représentante de la préfète, Isabelle Knowles, secrétaire générale adjointe de la préfecture d’Ille-et-Vilaine a lu le message de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, au cours duquel elle a notamment souligné : « Notre pays regarde son histoire en face avec clarté et vérité. C’est parce que la République connaît son histoire qu’elle sait d’où elle vient qu’elle sera intraitable face au racisme à l’antisémitisme et aux discriminations. Deux dangers nous guettent l’oubli et la haine » avant de conclure « L’esprit de vigilance doit nous animer, il doit être celui d’une jeunesse éclairée et consciente du passé ». Philippe Strol, le représentant de la communauté juive de Rennes, a également salué le rôle des 4 122 Justes de France et de méconnus « qui ont donné aux mots courage et fraternité leur sens ultime » avant de poursuivre en déclarant « La lutte contre l’antisémitisme n’est pas fini et ne le sera jamais. C’est aujourd’hui encore et encore plus qu’hier, par la société tout entière que le combat doit être mené, pour ne rien laisser passer, pour ne pas s’habituer aux dérives, aux paroles qui précèdent les actes ». À l’issue des discours, une gerbe de fleurs a été déposée devant le mémorial des martyrs de la résistance et de la déportation.

letelegramme

Dijon

La Journée nationale d’hommage à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’«État français» et à la mémoire des «justes» est instaurée depuis le décret du 11 juillet 2002.

À Dijon, c’est sur le parvis de la gare SNCF qu’une commémoration a eu lieu ce dimanche matin, devant la gare SNCF donc… 21 noms, personnes déportées en juillet 1942, ont été lus par Israël Cemachovic, président de l’Association cultuelle israélite, avant la prière des morts prononcée par le rabbin Simon Sibony.
«Le 14 juillet 1942, ces 21 personnes quittèrent la cour de Bar où elles étaient rassemblées. À 12h56, sous escorte de la Gendarmerie, elles quittent la gare de Dijon pour le camp de Pithiviers».

– Hermann Gerson, 37 ans, arrêté à Crépey.
– Marika Berkowitz, 38 ans, rue Jean-Jacques Rousseau à Dijon.
– Erna Kahn, 40 ans, réfugiée d’Alsace à Châtillon-sur-Seine.
– Szmul Kaleka, 44 ans, de Voulaines-les-Templiers.
– Thérèse Katz, 17 ans, rue Paul Thénard à Dijon.
– Herta Kohlmann, 21 ans, rue Babeuf à Dijon (aujourd’hui rue de la Chouette).
– Aron Kuperberg, 18 ans, arrêté à Crépey.
– Ruberg Makarowski, 44 ans, arrêté à Crépey.
– Edmond Michel, 37 ans, rue de la Charmette à Dijon.
– Irma Michel, 34 ans, rue de la Charmette à Dijon.
– Lillie Michel, 40 ans, rue de la Charmette à Dijon.
– Anita Oppenheimer, 19 ans, rue Paul Thénard à Dijon.
– Jacqueline Ribstein, 19 ans, rue des Perrières à Dijon.
– Erich Rosner, 17 ans, arrêté à Crépey.
– Severin Safrys, 28 ans, arrêté à Messanges.
– Nathan Salman, 29 ans, arrêté à Crépey.
– Samuel Schachter, 36 ans, arrêté à Crépey.
– Rose Steinitz, 44 ans, avenue Victor Hugo à Dijon.
– Mireille Steinitz, 17 ans, avenue Victor Hugo à Dijon.
– Rachel Zlotowitcz, 36 ans, rue de la Manutention à Dijon.
– Joseph Zyskind, 41 arrêté à Crépey.

«Le 17 juillet, ces personnes étaient déportées par le convoi n°6 vers Auschwitz-Birkenau, vers une mort programmée par les nazis, avec la complicité du gouvernement de Vichy», a rappelé tel un terrible constat Israël Cemachovic. Si Samuel Schachter et Jacqueline Ribstein avaient survécu à cette déportation, «tous les autres ont rejoint la longue liste des 76.000 juifs déportés depuis la France entre 1942 et 1944».

C’est cette Mémoire lourde de cette Shoah et notamment de la rafle du Vel d’Hiv’ (16 et 17 juillet 1942) qu’il convient d’avoir à l’esprit «pour mieux comprendre, pour éduquer, et nous permettre d’être vigilant face à l’émergence de nouveaux génocides partout dans le monde», selon le président de l’Association cultuelle israélite.

C’est Myriel Porteous – qui présidait la cérémonie -, sous-préfète de l’arrondissement de Beaune, qui représentait l’État et qui a donné lecture du message de Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès de la ministre des armées (message à retrouver en intégralité en cliquant ici).

Les dépôt de gerbes ont ensuite été effectués. Le colonel Laurent Thiry, commandant en second de la région et du groupement de Gendarmerie, et le lieutenant-colonel Etienne Royal, commandant de la place d’armes de Dijon et délégué militaire départemental adjoint, représentaient l’autorité militaire.
Étaient présents au  rang des personnalités élues : Michel Neugnot et Françoise Tenenbaum pour le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Benoît Bordat pour la Ville de Dijon, et les députés Fadila Khattabi et Rémi Delatte.