Le Talmud nous dit u’il y a environ 2000 ans : « Le rabbin Akiva avait douze mille paires d’étudiants dans une région qui s’étendait de Gevat à Antipatris en Judée. » Le texte ajoute : « tous sont morts de diphtérie dans la période entre la Pâque et Chavouot ».
Ne comprenant pas les causes naturelles des épidémies, une explication morale du comportement humain pourrait aider à prévenir un autre fléau. Le Talmud dit alors que 24 000 étudiants de Rabbi Akiva sont morts « parce qu’ils ne se sont pas traités les uns aux autres avec respect« . Curieusement, le Talmud ajoute : « Et le monde était désolé ».
Il ne fait aucun doute que c’est une coïncidence que la terrible pandémie actuelle qui nous touche survienne à la même période de l’année. Et la corrélation entre le comportement des étudiants de Rabbi Akiva n’a peut-être rien à voir avec la cause de la peste. Cependant, les images (et tweets) que nos descendants étudieront dans des centaines d’années dans le futur, lorsque le traitement et l’éradication des infections virales seront simples et rapides, les amèneront à se demander si notre catastrophe actuelle n’est pas due en grande partie au fait que nous «ne nous sommes pas traités avec respect ».
Ce que le Talmud dit sans équivoque, c’est que le manque de respect mutuel apporte la désolation au monde.
Covid-19 n’a peut-être pas grand-chose à voir avec les guerres culturelles et politiques qui divisent les Américains, et certainement rien à voir avec le génocide d’Assad en Syrie, la destruction de biens à Hong Kong ou Santiago, au Chili, et les centaines de situations tragiques à travers le monde, quand la véritable cause des problèmes est le manque de respect envers les autres.
Les savants se sont avancés sur le fait que la référence talmudique à la peste n’était pas tant le résultat de la naïveté, mais une métaphore pour les violences que les êtres humains commettent. Probablement dans cet esprit, la tradition juive a finalement institué une fête pour réfléchir à ce qui peut provoquer des épidémies qui désolent le monde.
Ils ont appelé cette commémoration « Lag Ba-omer ». Et cette invitation à la civilité s’est perdue surtout dans les barbecues, feux de joie, arcs et flèches, et coupes de cheveux.
Empêchés comme nous le sommes cette année de brûler de l’énergie physique dans de grands rassemblements en plein air, nous pouvons explorer ce qui peut changer si nous traitons ceux avec qui nous ne sommes pas d’accord avec respect.
Moshe Pitchon