Depuis le début du confinement, avec la baisse historique de la circulation automobile, la qualité de l’air aurait du considérablement s’améliorer en région parisienne. Ce n’est pas le cas.
La cause est entendue. Pour tous les décideurs politiques ou presque, l’utilisation de la voiture est à l’origine de la pollution atmosphérique et des émissions de particules fines et d’oxyde d’azote… Lors des épisodes importants de pollution atmosphérique, la circulation alternée ou l’interdiction des véhicules les plus polluants ont été instaurés notamment à Paris et en région parisienne. La ville de Paris a interdit en 2016 et en 2019 la circulation des véhicules les plus anciens et les plus polluants. Une partie de la métropole dite du Grand Paris a décidé de reprendre cette mesure à partir du 1er juillet de cette année. Ainsi, tous les véhicules diesel et essence de plus de 18 ans (avant 2001) ne pourront pas circuler dans les limites d’un périmètre défini par l’autoroute A86 dans la semaine et aux mêmes horaires, de 8 heures à 20 heures, qu’à Paris.
La maire de Paris ne compte pas s’arrêter là «pour défendre la santé des Parisiennes et des Parisiens». En 2021 seront interdits de circulation tous les véhicules Crit-Air 4, de plus de 14 ans, y compris ceux à essence. Enfin, Anne Hidalgo entend chasser des rues de la capitale en 2024 tous les véhicules avec une motorisation diesel sans distinction d’âge. Les motorisations à essence auront, si ce plan est poursuivi, un répit jusqu’en 2030.
Baisse historique de la circulation automobile
Logiquement donc, avec le confinement, l’arrêt d’une bonne partie de l’activité économique et la baisse spectaculaire de la circulation automobile, illustrée, entre autres, par l’effondrement historique de la consommation de carburants, la qualité de l’air aurait du considérablement s’améliorer. Il n’en est rien… Et pourtant, les ventes d’essence et de gazole sont en baisse en France de 70 à 85% par rapport à avant le confinement.
Mais si on compare les graphiques d’Airparif, qu’on ne peut soupçonner de partialité, en février, en mars et pour le début du mois d’avril, on ne peut parler ni d’améliorations, ni même de différences. La région parisienne a même connu un pic de pollution atmosphérique le 28 mars… Un comble. Il suffit de regarder, ci-dessous, les captures d’écran des tableaux d’Airparif.
En poussant la comparaison avec le mois d’avril 2019, par exemple, les résultats sont identiques.
Cela ne signifie pas que les véhicules n’émettent pas de particules fines et d’oxyde d’azote et qu’ils ne contribuent pas ainsi à dégrader l’atmosphère, notamment des métropoles et de l’agglomération parisienne. Cela signifie simplement que la question de la pollution atmosphérique est complexe, que l’automobile n’en représente qu’une partie avec le chauffage, l’industrie, l’agriculture… Et que les particules fines se déplacent sur des centaines de kilomètres voire des milliers de kilomètres.
Cela signifie enfin que stigmatiser uniquement l’automobile revient à tromper l’opinion. Cela ne permet pas d’améliorer grandement la qualité de l’air et la santé des personnes victimes de la pollution atmosphérique. Des personnes qui, d’après plusieurs études très récentes, sont plus susceptibles d’être affectées gravement par le coronavirus.