Un rabbin arrêté pour administration frauduleuse de « remède miracle »

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RABBI ELIEZER BERLAND
Le rabbin Eliezer Berland, le chef du mouvement Breslov Hasidic Shuvu Bonim et cinq de ses principaux partisans ont été arrêtés ce matin par la police israélienne pour suspicion de fraude et d’exploitation des malades en phase terminale.

La police affirme avoir rassemblé des preuves contre les suspects qui ont cyniquement et cruellement exploité des centaines de personnes et leurs familles en exigeant des dizaines de milliers de shekels pour des bénédictions et des remèdes. Entre autres, la police a trouvé que des « remèdes miracles« , après l’analyse en laboratoire, n’étaient que des pastilles à la menthe, avec quelques traces d’antibiotiques.

Le rabbin Eliezer Berland, avait déjà été condamné pour des délits sexuels. En 2016, Berland, a été reconnu coupable de deux chefs d’accusation d’actes indécents et d’agression après avoir avoué et signé un accord de culpabilité. Il a été condamné à 18 mois de prison, mais en 2017, il a été libéré de prison conformément à la décision de la commission de libération conditionnelle d’Israël après avoir purgé seulement 10 mois.

Berland a été arrêté à 5h00 du matin, pendant qu’il enseignait dans une synagogue près de son domicile à Jérusalem. L’épouse de Berland a également été arrêtée, ainsi que quatre autres suspects. Les partisans de Berland ont attaqué la police lors de l’arrestation de leur chef, certains d’entre eux lançant des pierres et d’autres objets, et blessant deux policiers. Certains ont même poursuivi le véhicule de police dans lequel il a été emmené et se sont couchés sur la route pour l’empêcher de partir.


Selon la police, Berland et les cinq personnes arrêtées avec lui sont soupçonnés d’avoir « cyniquement et cruellement exploité des centaines de personnes et les membres de leur famille, qui traversaient probablement des moments difficiles, leur demandant de payer des dizaines de milliers de shekels en échange de ses bénédictions.  »

Berland est également soupçonné d’avoir fourni à des patients malades des « bonbons » au lieu de médicaments. De plus, la police a dénoncé « des infrastructures pour mener à bien une variété d’infractions de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale et d’autres infractions d’une valeur de centaines de millions de shekels ».

Plusieurs adeptes de Berland ont été contraints de contracter des emprunts pour le payer. Bien entendu, il arrivait souvent que des patients en phase terminale meurent malgré les promesses du rabbin de survie. Mais le pire de l’horreur, c’est la suite : après le décès de ces patients, Berland racontait aux membres de leurs familles que leurs proches n’étaient pas morts et pouvaient encore guérir si la famille lui donnait plus d’argent. Après avoir reçu le paiement supplémentaire, il leur annonçait le décès du patient et exigeait encore de l’argent pour garantir que le défunt se lève le premier à la résurrection des morts.

Déjà en octobre, Channel 13 News a rapporté que Berland avait exigé des centaines de milliers de shekels d’une patiente atteinte d’un cancer tout en lui disant de ne pas subir de traitement médical. Plusieurs mois plus tard et après que son état de santé se soit détérioré, le rabbin a accepté qu’elle soit traitée, mais il était alors trop tard et la femme est décédée. Selon Channel 13 News, c’était un mode opératoire récurrent de Berland pour soutirer de l’argent à ses adeptes.

Des centaines de personnes (quand même crédules !!!) ont déposé des plaintes auprès de la police après des affaires de ce type. En outre, la police a recueilli des centaines de témoignages des victimes du rabbin et des arrestations supplémentaires sont attendues à un stade ultérieur de l’enquête.

La question que l’on se pose, est : « comment ce voyou pouvait-il encore s’arroger le titre de rabbin ? ». En 2013, Berland avait fui Israël et passé environ trois ans en cavale dans plusieurs pays avant d’être arrêté en Afrique du Sud et extradé vers Israël en juillet 2016.

Avant de fuir Israël en 2013, Berland avait violé des femmes et des mineurs en profitant de sa position de confiance. Un acte d’accusation déposé contre lui après son extradition l’accusait d’exploiter sa position au sein de sa communauté pour abuser sexuellement ses membres. La condamnation du rabbin était fondée sur un nouvel acte d’accusation rédigé après ses aveux. Dans le cadre d’un accord négocié, le nouvel acte d’accusation avait carrément supprimé la plupart des chefs d’accusation d’agression sexuelle. Et voila donc comment cet enfoiré de rabbin a pu reprendre sa place dans sa communauté, à sa sortie de prison en toute quiétude.

Line Tubiana