Le parquet de Colmar a fait appel mardi de la relaxe de l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, poursuivi pour avoir diffusé sur internet un cliché de lui-même effectuant une « quenelle » devant le tribunal.
« J’ai fait appel aujourd’hui (mardi) dans le dossier Soral », a annoncé à l’AFP la procureure de la République de Colmar Catherine Sorita-Minard. Le tribunal correctionnel avait estimé vendredi que le geste, pouvant être assimilé à un salut nazi déguisé, n’était pas antisémite, le cliché ayant été pris devant le tribunal de Colmar, un lieu non mémoriel et sans lien avec la religion juive.
Six mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve, avait été requis lors du procès, le 28 novembre. L’avocat d’Alain Soral, Me Damien Viguier, avait plaidé la relaxe, affirmant que la « quenelle » n’était rien d’autre qu’un « bras d’honneur ou un doigt d’honneur » et non « un salut nazi inversé ».
De son vrai nom Alain Bonnet, Alain Soral, avait diffusé sur Twitter et sur son site internet « Egalité et Réconciliation » un cliché pris le 5 mai 2019, le montrant faisant une « quenelle » devant le tribunal de Colmar. Absent à l’audience, Alain Soral était poursuivi pour « injure » et « incitation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ».
L’avocat du Consistoire israélite du Haut-Rhin, l’une des parties civiles, Me Thierry Cahn, avait contesté la relaxe de M. Soral, estimant que « compte tenu du personnage et de ses précédentes condamnations (…) la matérialité de l’infraction (était) constituée ».
Alain Soral avait été condamné en février 2016 par la cour d’appel de Paris à 5.000 euros d’amende pour avoir fait une « quenelle » au Mémorial de la Shoah de Berlin.