Après avoir subi 70 ans de répression soviétique dans l’accès à toute expression du culte ou de la spiritualité juive, on pourrait attendre d’un Rabbin, une parole et une main un tant soit peu secourante, empathique, prête à renforcer l’âme juive même tombée en désuétude au fin fond des steppes de la blanche Russie ex-soviétique.
Le premier commandement, avec la reconnaissance d’Hachem, c’est quand même l’amour de son prochain… Cela ne se passe jamais comme cela dans la réalité… Quand en finira t-on avec deux visions étriquées entrées en conflit, en même temps qu’en déliquescence? Voilà autour de quoi, en même temps que de chercher à avoir la peau de Bibi, tournent presque exclusivement, ces sombres élections sans autres enjeux ni intérêt pour la Nation.
Par Marc Brzustowski, ni juge ni partie.
En réponse à ce bref texte, Marc Brutowski a reçu des commentaires particulièrement ineptes et l’une de ses réponses approfondit le sujet général de la vie en Israël et de la morale à respecter.
Les grands ayatollahs qui se cachent derrière leur fausse barbe d’Etat purement théocratique à l’image de l’Iran, qu’ils adorent tant (voir les Netourei Karta dans la version la plus puriste et la plus extrémiste) feraient bien d’être un tant soit peu plus “réalistes”, et comprendre qu’à l’époque de la fin de la 1ère Intifada (1992), la préoccupation la plus pragmatique qui a sans doute, prévalu, est la thèse démographique (voir les mises en garde en tous genres, y compris les propositions de retrait des territoires, sous Sharon, Olmert et d’autres) : il faut encore et il fallait toujours une croissance de population juive suffisante pour ne pas renoncer au maximum de territoires auxquels Israël doit et peut prétendre, d’un point de vue historique, théologique, scripturaire, sans doute, mais tout simplement d’un point de vue humain.
Ensuite, comme pour tout groupe, les Ethiopiens, les fils de Manasse venus d’Inde, etc, les Rabbins-ethnologues font leur travail de quête des origines légitimes, au besoin proposent la conversion qui s’impose, pour les hors-cadres souhaitant sincèrement s’insérer.
Mais dans l’aspect humanitaire israélien d’après-Shoah, reste éligible au droit au retour (à la citoyenneté autant qu’à la filiation religieuse, avec un peu de volonté) tout descendant direct menacé. Le système russe actuel, héritier du bolchévisme, peut rester, par certains aspects menaçant pour les présumés Juifs ou assimilés comme tels. Séparer des parents ou grands-parents de leurs enfants ou petits-enfants, au cours d’une migration, peut avoir des conséquences dramatiques et dans un divorce, un Beth Din fera en sorte qu’il y ait le moins de casse possible, voire un recollage des morceaux.
Une des questions qui découlent est de voir comment cela se passe dans la casuistique, pour chaque cellule familiale, et pas dans un jugement de masse, celle d’un “troupeau” de Russes, ce que n’est jamais un “Juif” au sens thoraïque : il doit être dénombré et renommé selon sa singularité de Juif. Jamais en masse en sortant d’Egypte (ou de Russie ex-soviétique) : cet aspect du raisonnement échappe à ce Grand Rabbin Yitzhak Yosef, alors même qu’il est le fils de ce Génie, Ovadia (1), qui, comme décisionnaire, a su trouver des jurisprudences insondables dans les textes pour régler les situations des Ethiopiens, régler les situations des femmes agounot menacées par le mamzerat si sans solutions de gett, etc.
La grandeur d’un décisionnaire s’évalue à sa capacité d’évaluation des situations juives à toutes les époques, et non à ses jugements arbitraires de masse.
Si on nomme des “Grands” Rabbins, ce n’est pas pour qu’ils se laissent “écraser par leur responsabilité” face aux situations contemporaines, mais qu’ils fassent preuve d’élévation, de recul, là où le commun ne voit plus clair. Cette polémique est donc à contre-emploi. Il doit rappeler la rigueur de la règle, tout en ayant une compréhension fine des situations présentes. Mettre un peu de spiritualité dans ses jugements à l’emporte-pièce serait grandement plus efficient. Il faut encore et toujours un dialogue entre Hillel et Shamaï. Ceux qui ont abandonné ce “pilpoul” fondamental pour verser dans la facilité des discours de condamnation sans contre-expertise, ont tout autant, quitté le socle de la richesse du Judaïsme à toutes les époques, qui génère son attraction spirituelle, pour les Juifs et pour les autres.
(1) NDLR : la tradition familiale resplendissante réside aujourd’hui entre les mains de du Rav, Adina Bar-Shalom
Le titre est faux !
Il ne s’excuse pas envers les non-juifs russes qui immigrent en Israël en tant qu’olé ‘hadach car il n’a accusé qu’eux…Ce n’est pas pareil !