Monaco, les Etats-Unis : Gad Elmaleh raconte « sa vie incroyable »
Il vit le rêve américain depuis quelques temps maintenant… Après sa série Huge In France sur Netflix, des représentations de stand-up aux Etats-Unis et des passages sur les plateaux des plus grosses émissions télé américaines, Gad Elmaleh repose ses valises en France. Rentrée oblige, il est à l’affiche de la comédie L’Invitation au Théâtre de la Madeleine et son fils, Raphaël (5 ans) qu’il a eu avec Charlotte Casiraghi, est entré au CP.
« J’étais super ému. Je l’aide à faire ses devoirs car le niveau CP, je maîtrise bien même si tu découvres déjà la complexité de la langue française. À la réunion parents-profs, le plus difficile c’est de s’asseoir sur les petits bancs. C’est super d’être au courant de ce qui se passe, je suis connecté à ce qu’il fait », a raconté ce papa de deux garçons (il est père de Noé, 18 ans, fruit de ses amours avec la réalisatrice Anne Brochet).
Le comédien en a dit un peu plus sur ses relations avec la famille royale de Monaco, avec qui il semble avoir gardé de bons liens, malgré sa séparation d’avec Charlotte Casiraghi.« Cela devient ton quotidien, tu vis avec des personnes normales et, avant tout, avec la maman de ton enfant. Bien sûr, la première fois que tu vas au Palais, tu appelles tes potes et quand tu amènes ta mère, tu as peur qu’elle fasse une gaffe, mais après tu le digères. […] Alors oui, ce n’est pas la chose la plus banale quand tu dis : ‘Je vais au Palais’, mais dans ma vie tout a été incroyable. Partir d’une petite rue de Casablanca et atterrir sur le canapé de Jimmy Fallon à New York, franchement, c’est aussi fou que d’aller dans le palais de Monaco. »
Racisme, antisémitisme, tolérance : Gad Elmaleh répond
Marocain juif qui a vécu au Canada avant de s’installer en France (il possède les trois nationalités), Gad Elmaleh est un véritable melting-pot à lui tout seul. Sa culture et ses histoires, il veut les inculquer à ses fils mais fait, avant tout, preuve de tolérance. A propos du baptême de son fils Raphael, il a confié : « Je suis pour l’acceptation des traditions de l’autre. Ce qui compte le plus, ce n’est pas ma religion, c’est mon identité, mes valeurs, mes traditions, ce que m’ont inculqué mes parents, pas uniquement les pratiques religieuses, mais aussi une philosophie de vie. Et la cuisine aussi ! »
Interrogé sur l’antisémitisme qui ne cesse de grimper en 2018, Gad Elmaleh a déclaré : « Un pays en bonne santé, c’est descendre tous dans la rue pour réagir à un acte antisémite : des musulmans, des juifs, des chrétiens, des hommes, des femmes… Je serai le premier à aller dans la rue s’il y a un acte islamophobe. Quand le prêtre a été tué dans son église (NDLR : l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray en 2016), ça m’a bouleversé, j’en ai pleuré. Et c’est valable pour les autres causes, les violences faites aux femmes, c’est la même chose. Le féminisme, c’est aussi l’affaire des hommes. Je trouve par exemple surréaliste qu’il n’y ait pas d’égalité salariale. »
Taxé de racisme après la diffusion d’un sketch en binôme avec Kev Adams sur la communauté asiatique, l’humoriste de 48 ans a expliqué : « Ce sketch n’est pas raciste, je le défends, je l’assume. Il dénonce, au contraire, le racisme. Qu’est-ce que je vais aller me justifier, moi, qui ai une carte de séjour, de ne pas être raciste ? Ça veut dire quoi ? Que mon sketch sur Chouchou, il est homophobe et raciste envers la communauté algérienne? Coco envers les juifs? Les blonds, ils vont faire une manif ? Sébastien, c’est raciste envers les Français ? On ne s’arrête plus. »
Gad fait son meal culpa et son grand retour
Bien loin de ses positions de départ, (il avait fortement réfuté les accusations de plagiat), Gad Elmaleh a avoué s’être inspiré des humoristes américains pour ses sketchs et regrette l’acharnement dont il a pu faire preuve en début d’année, lorsque les accusations sont tombées. « C’était très violent, excessif et démesuré par rapport à ce qu’il y a de vrai, c’est-à-dire les inspirations que je revendique. Il y avait un fond de hargne, une volonté de nuire… Personne n’a envie d’être affiché dans la presse comme quelqu’un qui a volé. Je voulais comprendre d’où venait la haine. »
Et de poursuivre : « Oui, je me suis inspiré de gars, oui, j’ai chopé ça. Voilà, au moment où le stand-up arrivait, avec ma génération, on s’est inspiré des Américains… Mais après, dans ces vidéos, il y a du mensonge, il y a même des choses que j’ai faites avant certains, il y a des inventions. Qu’il y ait des choses vraiment empruntées, oui, je le dis aujourd’hui. Mais tout le reste, non. »
Sincère, l’humoriste a néanmoins admis : « Je ne le referais pas, mais je ne le regrette pas parce que je n’ai jamais été dans une démarche malicieuse. Il y a quelques mois, j’aurais été incapable de vous le dire, parce que j’étais trop fâché. »
Comme pour se défendre, l’humoriste a insisté sur le fait qu’il est ami avec Jerry Seinfeld, à qui il aurait piqué quelques vannes, mais qu’il fait aussi les frais de ce genre de pratique dans le monde du spectacle.« Je suis connecté, j’ai des rapports avec ceux dont je me suis inspiré, aucun ne s’est jamais plaint. Je ne vous cache pas qu’en ce moment j’écris mon prochain spectacle et je me dis souvent, mais peut-être que ça a été fait, ça… Aujourd’hui, dans les spectacles d’humoristes qui se jouent en France, parfois, je reconnais des trucs à moi…Ça ne veut pas dire qu’ils me l’ont pris… Et si je sens une filiation, je dis OK, c’est cool, je suis fier, même. »
En pleine écriture de son prochain one-man-show prévu pour l’automne prochain, Gad Elmaleh a déclaré que certains de ses personnages fétiches referont surface pour aborder des thèmes autobiographiques. « Aujourd’hui, ce qui compte pour moi, c’est de revenir sur scène. C’est une belle réponse, sans hargne, sans revanche, sans rien. Ça fait cinq ans que je ne suis pas monté sur scène seul. Je vais parler de plagiat, de manière drôle, honnête. Aussi des réseaux sociaux et de la presse. Parce que ça m’intéresse et parce que je l’ai côtoyée plus que jamais avec des traitements extrêmes. Mais aussi du rêve américain, de sa démystification, de ce que j’ai vécu aux Etats-Unis en tant qu’humoriste de France avec mon show en anglais… On m’a vu dans les gros talk-shows, à la télé, mais on ne sait pas tout ce que j’ai traversé pour arriver à ça ! »
Source journaldesfemmes