Depuis des décennies, les relations économiques du Maroc avec Israël ont inclus plusieurs secteurs, y compris le secteur agricole et des technologies agricoles. Exemple le plus évident : le matériel utilisé dans les champs ou encore les graines ne permettant d’obtenir qu’une seule récole.
Officiellement, le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec Israël depuis 2000. Mais officieusement, les échanges économiques et technologiques ont continué malgré les coups de menton de certains ministres. L’achat de l’armement ou encore la coopération dans les secteurs clés de l’investissement sont connus, mais les conséquences sur le plan agricole sont moins évoquées.
En effet, certaines grandes entreprises spécialisées dans l’agriculture et les technologies agricoles, telle que Netafim (racheté en 2017 par Mexichem), ont récemment lancé une campagne publicitaire pour la promotion de leurs produits et leurs services. La filiale marocaine de l’entreprise est ainsi partie à la rencontre d’agriculteurs qui ont bénéficié de ses services et qui témoignent, face caméra, de «la performance du rendement».
Une « dépendance économique et agricole » : comment effrayer les paysans
Fayçal Ouchen, secrétaire général du Syndicat national des paysans (SNP), lui-même paysan, dénonce que ces produits soient utilisés par les paysans et agriculteurs marocains. «Cela pose un réel problème dans la mesures où la majorité de ces graines importées d’Israël ne permettent d’obtenir qu’une seule récolte. Par conséquent, il faut en acheter de nouvelles, la saison d’après, ce qui donne lieu à une forme de dépendance alimentaire permanente».
Depuis pas mal de temps, le BDS dont la FNSA et le SNP sont membres, a lancé une campagne contre les intrants agricoles, les semences, les pesticides, les engrais, les antifongiques et les produits utilisés dans l’agriculture marocaine, en provenance d’Israël. Déterminé à saisir le ministère de tutelle sur la question, il n’a cependant pas obtenu d’engagements pour mettre fin à ces importations.
Les âneries du BDS au Maroc
«Lorsque le Maroc a commencé à importer des semences de tomates en provenance de l’entité sioniste, les agriculteurs se sont confrontés à deux problèmes : il s’est avéré que la récolte n’a pas pu être utilisée pour une nouvelle semence et ils se sont confrontés à la maladie de la ‘mouche blanche‘, qui attaque les tomates et que l’on connaît en Israël», nous explique Fayçal Ouchen.
De même, le coût du matériel proposé par les firmes israéliennes «semble jouer sur le rapport qualité prix afin d’attirer les professionnels du secteur à y recourir», nous explique encore Fayçal Ouchen. «Mais le fait est que les investisseurs, distributeurs et commerçants de ces gammes recourent à des usages frauduleux, puisque nombre de personne optent pour leurs marques sans en connaître spécialement la provenance», affirme-t-il.
Oui mais, Netafim a importé au Maroc le système d’irrigation « goutte à goutte » qui a fait sa notoriété et qui permet de fertiliser à moindre coût des terres sèches, qui semblaient perdues pour l’agriculture. Les paysans, et les grosses entreprises agricoles, ont d’autres chats à fouetter que des conneries répétées du BDS : qui remplacerait Netafim, certainement pas ces bouffons adeptes aveugles du boycott, quel qu’en soit le coût pour la population.
Il semblerait donc que BDS et consorts puissent aller se rhabiller : personne ne troquera de bonnes récoltes, contre de mauvais discours. Il y a longtemps que la coopération se développe sous la table, et certes, c’est dommage que ce ne soit pas une relation officielle, mais Israël fait au mieux, le roi du Maroc aussi, et les agriculteurs, bien trop malins pour se faire hara-kiri, continuent et continueront à faire comme si de rien n’était, ainsi va le monde….
Line Tubiana avec yabiladi