Israël: Amir Ohana ouvertement homosexuel devient ministre de la Justice

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Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a nommé mercredi le député du Likoud Amir Ohana, ouvertement homosexuel, à la tête du ministère de la Justice, alors que Jérusalem s’apprête à accueillir sa 18e édition de la Gay Pride.

C’est la première fois de l’histoire de l’État hébreu qu’une personne ouvertement homosexuelle accède au poste de ministre. Israël est considéré comme un pays pionnier en termes de droits des gays et lesbiennes, mais l’homosexualité demeure un tabou dans les milieux religieux, partenaires clés du gouvernement de Benjamin Nétanyahou, qui devraient l’être aussi après les prochaines élections du 17 septembre si la droite remporte ce scrutin comme les sondages le prédisent.

«Le député Amir Ohana est un juriste qui connait parfaitement le système judiciaire» a-t-on précisé dans un communiqué officiel annonçant sa nomination à la Justice. Cette annonce intervient alors que des milliers de personnes sont attendues jeudi à Jérusalem pour la 18e édition de la «Marche pour la fierté et la tolérance», dans la ville sainte, qui se tiendra sous haute surveillance policière. En 2015, la marche avait été endeuillée par le meurtre d’une adolescente de 16 ans, poignardée à mort par un juif ultra-orthodoxe.

Nétanyahou a assuré lundi que l’Etat d’Israël ne serait pas un Etat religieux, en réponse au souhait exprimé par un député de voir le pays régi par la loi juive. Ohana succède à Ayelet Shaked qui avait été limogée dimanche du gouvernement avec Naftali Bennett, ministre de l’Éducation. Aucune raison n’a été avancée officiellement pour ces départs mais Bennett et Ayelet Shaked entretenaient des rapports tendus avec le premier ministre au sein des gouvernements dans lesquels ils ont siégé depuis 2013.

Ces limogeages sont intervenus quelques jours après le vote du Parlement en faveur de sa propre dissolution. Ayant échoué à former une coalition après les élections du 9 avril, Nétanyahou a dû faire voter par le Parlement sa dissolution afin d’éviter que le président ne confie à un autre le soin de former une coalition sans lui.

Source lefigaro