Lundi 20 mai 2019, les élèves de 1 ES du lycée André-Maurois à Elbeuf ont inauguré et mis en voix l’exposition rendant hommage aux juifs d’Elbeuf morts en déportation.
C’est sous l’égide de la Région Normandie et du Mémorial de la Shoah que, parmi six projets pédagogiques présentés par six établissements, celui du lycée André-Maurois d’Elbeuf (classe de 1re ES) a vu le jour et a été travaillé sur le thème de la déportation des juifs d’Elbeuf.
Afin d’étayer leurs connaissances, les élèves ont participé à un voyage d’études, les 16 et 17 janvier 2019, qui les a transportés en Pologne, à Cracovie et à Auschwitz.
Lundi 20 mai 2019, dans la salle polyvalente du lycée, en présence de la proviseure Dominique Vanherpe, des professeurs Lucie Alarcon et Alexandre Audebert, les élèves ont présenté leur exposition. Chaque élève a successivement pris la parole pour restituer et expliquer le travail du groupe et donner son ressenti sur le voyage effectué.
Au fil des témoignages d’Eliona, Clémence, Marion, etc. celui de Laïla qui – en découvrant « ces valises, lunettes, montagnes de chaussures, valises » de personnes triées comme des animaux puis envoyées dans les salles pour y être gazées à un rythme industriel – murmure : « J’ai commencé à me sentir mal et une boule au ventre est arrivée. »
Ce sont plus de trente juifs d’Elbeuf qui ont été déportés et tués. Les panneaux réalisés retracent chronologiquement l’histoire de ce crime contre l’humanité, qui à Elbeuf, comme ailleurs a commencé par les mesures antisémites, les dénonciations, les arrestations, la grande rafle d’Elbeuf en 1943 et les déportations sans voyages de retour.
Une plaque dédiée à Jean Katzburg
À cette occasion, une plaque commémorative a été dévoilée en l’honneur de Jean Katzburg, ancien élève du « petit lycée » Corneille (avant l’ouverture du lycée Maurois, au début des années 1960, le lycée d’Elbeuf était une annexe du lycée Corneille de Rouen), arrêté en janvier 1943 à l’âge de 16 ans, déporté à Auschwitz et mort là-bas.
Dans sa prise de parole, brisée par l’émotion, Dominique Vanherpe a précisé que cette plaque serait fixée sur le mur en briques du bâtiment B et ainsi visible par tous.
Les nombreuses personnalités du monde associatif, culturel ou politique, à l’image du sénateur Didier Marie, ont trouvé ce travail de passeurs de mémoire remarquablement réalisé. L’exposition restera en place jusqu’au 27 mai et sera ensuite certainement hébergée dans un lieu public.
Ce remarquable travail de mémoire n’aurait pas été possible sans l’aide de la Région, du Mémorial de la Shoah, de la municipalité mais aussi de membres de la Société de l’histoire d’Elbeuf comme Agnès Lannes (qui a travaillé avec sa mère, Denise Chauvel, sur les juifs d’Elbeuf morts en déportation, et particulièrement sur la famille Katzburg), Pierre Largesse, Alain Becchia, Marie Sanchez et bien d’autres.