Au cours de la nuit de jeudi à vendredi, trois étudiants de Kedge ont pénétré dans le cimetière des juifs portugais après une nuit arrosée. Des tombes ont été dégradées. L’un d’eux est en garde à vue.
Ils sortaient d’une nuit arrosée et se sont rendus au cimetière des juifs portugais, cours de l’Yser. Plusieurs étudiants bordelais de l’école de commerce et de management Kedge auraient agi sous l’emprise de l’alcool et ont dégradé 13 tombes dans la nuit de jeudi à vendredi. Des stèles ont été brisée et les dégâts seraient conséquents selon les constatations effectuées vendredi matin.
Coincé sous une pierre tombale
Un étudiant de 19 ans a été interpellé par la police peu après 6 heures du matin alors qu’il avait une jambe coincée sous une pierre tombale. Ce sont des riverains, alertés par les cris du jeune homme, qui ont prévenu les secours. Quand ils sont arrivés, l’étudiant était prisonnier et ne pouvait plus bouger.
Légèrement blessé, il a été examiné par les pompiers et a été immédiatement placé en garde à vue par la police arrivée rapidement sur les lieux. Le jeune homme avait environ 1,55g d’alcool par litre de sang. Il était toujours en garde à vue vendredi soir et son audition devrait se poursuivre samedi matin.
Une enquête est en cours afin d’identifier les deux autres étudiants auteurs de la profanation. Pour le moment, rien n’indique qu’il pourrait s’agir d’un acte à caractère antisémite. Les auteurs encourent néanmoins un an de prison et 15 000 euros d’amende.
« La communauté est choquée »
Erick Aouizerate, président du Consistoire israélite de Bordeaux, veut parler « de cimetière vandalisé et non profané ».
« Nous sommes une communauté tranquille et à deux jours d’une échéance électorale, cet acte de vandalisme arrive… Restons calmes. Ce n’est pas la première fois que notre cimetière est dégradé même si toute la communauté est profondément choquée. Il y a quand même une douzaine de tombes vandalisées, ils y ont donc passé du temps. Je souhaite pour ces jeunes étudiants qui habitent le quartier une action pédagogique. Un cimetière, c’est un lieu de symbole et de mémoire. Pour notre communauté d’origine juive espagnole et portugaise, ce cimetière raconte notre histoire. Cet acharnement sur nos tombes n’est pas acceptable même si, pour ce que j’en sais, l’acte antisémite est écarté et que rien ne permet en l’état des constatations de l’étayer. Les dégâts sont importants et ils ont un coût que la communauté aidera les familles à assumer. Je ne demande pas de réparation financière. Pour ces jeunes qui ont vandalisé nos tombes, plutôt qu’une amende, je préférerais une sanction sous forme de travail d’intérêt général. Qu’ils viennent entretenir ce lieu et qu’ils comprennent pourquoi pour nous il est important comme l’est un cimetière pour toute communauté. Je ne veux lancer aucune polémique, j’espère juste que l’alcool est seul, la cause de ces actions. »