La poésie des victimes de l’Holocauste mise en musique, pour la mémoire

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Un projet inédit, mêlant mémoire, poésie et musique, se déploie à Tel-Aviv, en Israël, pour entretenir la mémoire et le souvenir des victimes de l’Holocauste, déportées dans les camps de concentration et d’extermination nazis. Lee Biran fait partie de la dizaine d’artistes, musiciens, engagés dans la composition d’œuvres musicales utilisant les poèmes écrits par des Juifs déportés.

10 artistes et musiciens israéliens se sont engagés dans un projet original pour honorer la mémoire des Juifs déportés dans les camps nazis : mettre en musique leurs mots, par l’intermédiaire des poèmes qu’ils ont pu signer dans les camps ou après en avoir été libérés. Le moyen de faire entendre leurs voix, mais aussi de s’assurer que les jeunes générations restent attentives.

« Je me languis de dire une prière, à quelqu’un que je ne connais pas encore », chante ainsi Lee Biran, faisant ainsi siens les mots d’Abraham Sutzkever, survivant de l’Holocauste. Il a composé ces vers en 1942, prisonnier du ghetto de Vilnius, en Lituanie.


Sutzkever, célèbre poète juif yiddish, lauréat d’un prix littéraire national en 1985, ne sera pas le seul auteur dont les textes seront repris dans le cadre de compositions musicales : Ahuva Pushtnik, 17 ans au moment de l’écriture, ou Etty Hillesum, morte au camp de concentration d’Auschwitz, font aussi partie des poètes dont les mots ont été retenus pour ce projet, intitulé « Shem Olam 2019 ».

La musique comme vecteur d’émotions

Impulsé par l’institut Shem Olam d’Israël, qui se consacre à la commémoration de l’Holocauste, le projet musical rassemble plusieurs des musiciens et artistes les plus connus d’Israël, comme Yishai Levi, Aviv Geffen, Ninet Tayeb ou encore Noa Kirel.

Un projet artistique comme celui de l’institut Shem Olam peut se prolonger au-delà des dates symboliques et des journées de souvenir et de deuil comme le Yom HaShoah, organisé les 1er et 2 mai en Israël. Aviv Geffen, qui participe au projet, souhaite que cette date ne « soit pas seulement un jour comme les autres où l’on passe des chansons tristes à la radio et des films en noir et blanc à la télévision ». Le musicien voudrait plutôt en faire « une occasion réelle de se souvenir, de renouer avec nos ancêtres, et de donner l’alerte pour les prochaines générations ».


En effet, les descendants des victimes et ceux qui s’engagent pour faire vivre leurs mémoires, comme le rabbin Avraham Krieger, directeur de l’institut Shem Olam, s’attendent à ce que « [l]‘Holocauste cesse d’être une leçon de l’Histoire, pour devenir une leçon biblique. C’est désormais notre devoir de protéger le passé, d’en tirer des enseignements, et ainsi de changer l’avenir. »

Un extrait a été partagé, signé par le duo Guy & Yahel.

Source actualitte