Egged reçoit l’ordre de licencier un employé qui refuse d’accorder le Guet à sa femme

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Le tribunal rabbinique de Jérusalem a ordonné à Egged de licencier l’un de ses employés en raison de son refus d’accorder le Guet à sa femme.

L’avocate Tehila Cohen de Yad La’isha, le Centre d’aide juridique Monica Dennis Goldberg, représente l’épouse dans cette affaire. Yad La’isha est une organisation qui assiste les Agunot; les femmes qui sont «enchaînées» au mariage parce que leurs maris leur refusent le Guet.

Le couple, dont les noms ne peuvent pas être divulgués, a immigré d’Inde en Israël avec son fils unique il y a plusieurs années. Déjà avant leur arrivée en Israël, le mari était violent envers son épouse et il a continué à l’agresser physiquement, ainsi que leur enfant, après leur alyah, ce qui avait entraîné l’intervention de la police.

Il y a dix mois, le tribunal rabbinique a ordonné au mari d’accorder un Guet à sa femme, mais il avait refusé, déclarant qu’il ne lui donnerait un Guet que si elle renonçait à sa part de leur propriété commune. En conséquence, le tribunal lui imposa diverses sanctions, mais il s’obstina dans son refus de donner le Guet à son épouse.

La bonne idée de Tehila Cohen

Tehila Cohen explique qu’elle a compris que le seul moyen d’obtenir ce Guet était que ce mari violent et récalcitrant perde son emploi. Elle a donc demandé au tribunal rabbinique d’appliquer une loi permettant de refuser un emploi dans un organisme public à un homme refusant d’accorder le Guet à sa femme. Egged est subventionné par l’État d’Israël, et il s’agit d’un organisme public a-t-elle ajouté.

La requête de Tehila Cohen a été acceptée jeudi dernier par une cour de juges rabbiniques de Jérusalem dirigée par le rabbin Uriel Lavi, qui a ordonné à Egged de licencier ce mari dans les 30 jours.

« Comme tout le monde, ma cliente mérite de mener une vie paisible et heureuse. Nous ne cesserons pas nos actions tant qu’elle n’aura pas retrouvé sa liberté et ne pourra commencer une vie nouvelle et sûre avec son fils » a déclaré Tehila Cohen.

« Nous avons été les témoins de diverses appliquées sanctions par le passé, et chaque solution créative de ce type donne l’espoir aux autres femmes piégées qu’il existe des moyens de les libérer de la prison de leur mariage», a ajouté Pnina Omer, la directrice de Yad La’isha.

Yad La’isha: le centre d’aide juridique Monica Dennis Goldberg, qui fait partie du réseau Ohr Torah Stone, est la plus grande organisation mondiale dédiée à la libération et à l’assistance des Agunot. Selon Pnina Omer, Yad La’isha représente environ 150 femmes par an devant les tribunaux rabbiniques israéliens. Si besoin est, l’organisation se charge également d’employer des enquêteurs privés, ainsi que des assistantes sociales et des coaches personnels qui responsabilisent les femmes dans l’attente de leur liberté.

Bravo à Yad La’isha, ce refus du Guet est un scandale absolu, qui se traduit souvent par la spoliation des épouses finissant par accepter de renoncer à tous les biens qui devraient leur revenir. Les maris voyous comptent sur leur lassitude et leur crainte pour les priver de tout moyen financier, et il faut que ce scandale prenne fin. La crainte doit passer de l’autre côté : privation d’emploi, contraintes financières journalières, et peines prison doivent se généraliser pour décourager ce refus du Guet.

Line Tubiana

Traduit et adapté de Jewish Press