Dans la série antisémite et négationniste, voici le gilet jaune Sylvain Baron

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Tu as encore de la sympathie pour les gilets jaunes parce que leurs revendications te parlent? Tu te refuses à admettre que leur leadership est principalement un ramassis de fachos antisémites et négationnistes? Alors voici encore un portrait.

Le 23 janvier, il était devant la base militaire de Neuvy-Pailloux, dans l’Indre, pour demander à l’armée de « neutraliser ou mettre en fuite Emmanuel Macron » (1). Une action qu’il a menée avec une douzaine de Gilets jaunes, dont l’une des porte-parole des Gilets jaunes de Loches, Patricia Lehnen (NR du 18 décembre). Hier, tous deux étaient au QG des Gilets jaunes lochois (2).

Ils sont donc partisans d’un coup d’État ? « Après deux mois de manifestations, comme on ne nous répond pas, c’est le moment de passer à autre chose. J’y étais en mon nom et au nom de ceux des Gilets jaunes, qui sont d’accord avec cette attitude-là », répond Patricia Lehnen. « Ni putsch ni pronunciamiento », assure pour sa part Sylvain Baron, qui parcourt la France des Gilets jaunes. Il prône un processus « à la Tunisienne, avec un coup de pression de l’armée qui a abouti au départ de Ben Ali, avant que les institutions civiles reprennent la main ». Et prévient : « tous les régiments militaires » de France vont faire l’objet d’une action semblable.

Certaines de ses fréquentations et expressions interrogent. Ainsi, Sylvain Baron confie « une vraie amitié pour Étienne Chouard », le chantre du référendum d’initiative citoyenne. Or, Chouard fut une figure du « non » au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen. Mais il côtoya aussi, par la suite, l’idéologue antisémite Alain Soral, avant de prendre (un peu) ses distances.

Un hommage à un négationniste

Sylvain Baron assure pour sa part n’avoir jamais eu de contact avec Soral, « pas même intellectuellement ». Et rejette les qualificatifs d’« antisémite » ou d’« extrême-droite ». Cela ne l’a pas empêché, sur sa page Facebook, de rendre hommage au négationniste Robert Faurisson, au moment de sa mort, en octobre dernier. Ou, toujours sur Facebook, d’inciter à mots couverts les djihadistes à s’en prendre à la marche contre l’antisémitisme, organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), à la suite de l’assassinat de Mireille Knoll en mars 2018.

Des prises de positions qu’il ne renie pas. Son hommage à Faurisson ? C’est au nom de « la liberté d’expression » et du nécessaire « débat contradictoire ». Et tant pis si de multiples travaux d’historiens – ce que Faurisson n’était pas – ont largement documenté l’horreur des camps nazis. Quant à son commentaire sur le CRIF, ce n’est pas, jure-t-il, une question de « religion ». Et de certifier : il ne s’agissait pas d’un « encouragement à tuer qui que ce soit »

Se disant « démocrate »« de gauche radicale, mais pas gauchiste » et « révolutionnaire », il assure s’être « toujours opposé à l’extrême-droite ». Il ne cache pourtant pas avoir voté (3) pour Marine Le Pen au second tour de la Présidentielle de 2017, face à Emmanuel Macron : « Entre la peste et le choléra, j’ai choisi la grippe ». Chacun ses choix.

(1) Selon la lettre qu’il a essayé de remettre au responsable de la base militaire.
(2) C’est la deuxième fois que Sylvain Baron vient à Loches. Le 26 décembre, il y a donné une conférence devant des Gilets jaunes sur « la marche de l’État et le processus révolutionnaire ».
(3) Après avoir voté au premier tour pour François Asselineau, de l’UPR, mouvement souverainiste dont il fut membre en 2012 et 2013.

Avec lanouvellerepublique