Hommage à Marceline Loridan-Ivens, disparue en septembre 2018, à travers une soirée où elle faisait, avec la complicité du réalisateur Yves Jeuland, le récit drôle, vif et poignant d’une vie marquée par la déportation.
Petite silhouette chic aux boucles carotte, Marceline Loridan-Ivens se raconte sous l’œil affectueux du réalisateur Yves Jeuland. Sur la scène du Forum des images, à Paris, en ce 30 octobre 2014, la dame, alors âgée de 86 ans, n’a rien perdu de son humour et de son tempérament de feu. Ce récit autobiographique, elle l’a précédemment couché dans Ma vie balagan (Robert Laffont, 2008) – le mot balagan signifiant en hébreu “bordélique”. Née en 1928 de parents juifs polonais qui pensaient trouver en France une société éclairée et tolérante, Marceline Loridan-Ivens est arrêtée avec son père le 29 février 1944, à 15 ans, et déportée à Auschwitz-Birkenau. “L’inhumanité commence à Bobigny dans les wagons à bestiaux”, raconte-t-elle.
Ce dialogue complice avec Yves Jeuland dessine le portrait d’une forte personnalité, humaniste, passionnée, provocatrice et rageuse. Après avoir jeté sa gourme dans le bouillonnant Saint-Germain-des-Prés d’après-guerre, Marceline trouvera sa voie dans le documentaire et un amour indéfectible pour le cinéaste Joris Ivens, avec qui elle coréalisera dix-huit films ( Le 17e parallèle, Une histoire de vent ). Joyeuse et émouvante, cette soirée est jalonnée d’archives, d’extraits de films et de chansons françaises et yiddish interprétées par Eric Slabiak et ses musiciens.
Ce documentaire est diffusé en marge de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste, le 27 janvier.
Retrouvez un portrait de Marceline Loridan-Ivens et le documentaire d’Yves Jeuland dans son intégralité sur le Replay d’Arte.
Documentaire d’Yves Jeuland
Production : Kuiv Productions, Forum des images, Badock Théâtre, Capi Films (2018, 1h27)