L’Association juive européenne (EJA), une organisation fédérant des communautés juives à travers l’Europe et basée à Bruxelles, a lancé une campagne, #NotOnMyWatch, pour marquer la Journée internationale de la mémoire de l’Holocauste le 27 janvier prochain.
Dans une lettre adressée à une centaine de dirigeants de l’Union européenne et des États membres, le rabbin Menachem Margolin, président de l’EJA, leur a demandé d’allumer une bougie commémorative dans leur bureau le 27 janvier et d’afficher une photo sur les médias sociaux sous le hashtag: #NotOnMyWatch @EJAssociation.
Les messages seront ensuite transmis aux communautés juives représentées par l’EJA sur les différentes plateformes de médias sociaux.
Dans sa lettre, le rabbin Margolin a souligné que “nous avons assisté à une nouvelle augmentation alarmante des tendances xénophobes et nationalistes dans l’Union européenne, qui s’accompagne d’une flambée du nombre d’incidents antisémites”. Il a ajouté: “Avec les résultats des élections au Parlement européen de mai 2019 et la persistance de cette tendance inquiétante, le jour du Souvenir cette année revêt une importance encore plus significative”.
Il a exhorté les dirigeants européens “à montrer que les idéaux européens de tolérance, de respect des droits de l’homme et de liberté de religion priment toujours sur une telle rhétorique”. Il a également rappelé les “lignes rouges” adoptées lors de la conférence de l’organisation en novembre dernier que tous les partis politiques devraient adopter avant les prochaines élections européennes de mai.
Ces ‘’lignes rouges’’ sont :
- Les partis politiques et leurs dirigeants doivent adhérer à la définition de l’antisémitisme de l’IHRA.
- Chaque pays européen doit désigner un représentant spécial dédié à la lutte contre l’antisémitisme, s’il n’en existe pas encore un.
- Tous les partis politiques s’engagent à exclure du parti au gouvernement ou des politiciens épousant l’antisémitisme, comme défini par la définition établie par l’IHRA.
- Tous les partis politiques s’engagent à adopter, conformément à leurs règles de procédure respectives, des résolutions contraignantes qui rejettent les activités du BDS comme étant fondamentalement antisémites.
- Tous les partis politiques s’engagent à soutenir, par écrit et dans leurs documents, leur soutien à la liberté de religion et à la liberté de pratique au niveau des États membres et de l’UE.
“Si de nombreuses lignes rouges font partie d’un dialogue permanent avec les gouvernements et les partis, nous exhortons particulièrement les pays d’Europe à envisager la nomination d’un représentant spécial chargé de lutter contre l’antisémitisme et de collaborer étroitement avec les organisations juives”,a écrit le rabbin Margolin.
“Nous sommes fermement convaincus que le moment est vraiment venu de faire une déclaration déterminée contre cette haine séculaire, qui ne mérite aucune place, aucun refuge et certainement aucune voix dans l’Europe moderne”, a-t-il conclu.