Le fascisme en Europe : milices nazies en Allemagne et calendriers Mussolini en Italie

Abonnez-vous à la newsletter

Deux signes des montés du fascisme en Allemagne et en Italie m’ont fait froid dans le dos hier. Il faut en parler et être très attentif à la situation en France. Rien n’est anodin, et il est temps de se mettre une bonne fois dans la tête, que si vous n’aimez pas les migrants parce que l’islamisme vous effraie, ce n’est pas une raison pour vous jeter dans les bras de mouvements où les antisémites sont légion. JUST REMEMBER!!

Allemagne : Milices nazies dans une ville de Bavière

Quelques jours après l’attaque xénophobe qui a vu un homme tenter de renverser des migrants en voiture à Bottrop dans l’Ouest, le maire d’Amberg, en Bavière, a dénoncé, jeudi 3 janvier, la présence dans les rues de sa ville en début de la semaine de groupes d’autodéfense d’inspiration néonazie. Malgré les gilets rouges assortis de ceux qui y participent, tous frappés d’un emblème qui laisse peu de doute quant à ses sources d’inspiration iconographiques, les images publiées sur Facebook par le Parti national démocrate d’Allemagne (NPD, extrême droite) de ses « patrouilles » dans les rues d’Amberg n’évoquent pas encore une tentation paramilitaire. Pourtant, les rondes organisées par les militants néonazis dans les rues de cette ville bavaroise de 40 000 habitants interpellent.

« Lorsque nous disons « Obtenir des zones de protection dans #Amberg », nous le pensons. Une vidéo suivra dans les prochains jours. »

Le maire d’Amberg, Michael Cerny, a affirmé au quotidien local Mitteldeutsche Zeitung qu’il comprenait « l’insécurité qui règne dans une partie de la population » tout en jugeant que « les menaces de violences et la haine qui déferlent depuis les quatre coins du pays [allaient] trop loin ». Ses déclarations ont été largement reprises dans la presse allemande jeudi matin. La communication du NPD autour de ces patrouilles à Amberg est intervenue après une série d’attaques de passants par quatre hommes originaires d’Afghanistan et d’Iran dans la ville, samedi 29 décembre dans la soirée. En état d’ébriété, ils avaient agressé une dizaine de passants dans les rues et doivent maintenant répondre de « coups et blessures ».

La suite sur lemonde

La nouvelle vogue en Italie : les calendriers 2019 à l’effigie de Mussolini

En Italie, le dictateur Benito Mussolini fait un « come back » au travers de calendriers et d’articles divers à son effigie. Il semble que l’arrivée au pouvoir du parti d’extrême-droite de la Lega ait levé un tabou, et les admirateurs nostalgiques ne cachent plus leur ferveur pour cette figure de l’histoire italienne.
Gamma 3000, un imprimeur romain qui édite des calendriers à l’effigie du « Duce » depuis les années nonante du siècle dernier, est maintenant en concurrence avec 3 autres firmes. Chaque année, 10 000 exemplaires de ces calendriers sont écoulés, souvent à l’intérieur de journaux. Mais Renato Circi, le CEO de Gamma 3000, a noté que la demande pour ces calendriers avait augmenté, en particulier auprès des jeunes, depuis l’accession au pouvoir du parti de La Lega.

Une nostalgie qui ne se cache plus

De même, on peut aussi trouver des bouteilles de vin à l’effigie de Mussolini, Hitler et Staline. « Les gens les achètent pour faire des cadeaux, peut-être pour leurs amis fascistes », explique un caviste qui vend de telles bouteilles.

Cette nostalgie de Benito Mussolini, s’explique sans doute par la figure autoritaire de Mussolini, que certains Italiens admirent encore comme le dernier « homme fort » du pays, qui a non seulement rétabli l’ordre public, mais amélioré la vie quotidienne de ses compatriotes grâce à la construction d’école, de logements, et de routes, entre autres.

Les sympathisants d’extrême droite italiens nostalgiques ont toujours entretenu l’esprit de Mussolini, mais récemment, l’ascension de la Lega, le parti populisme de droite du vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Matteo Salvini, semble avoir affaibli le stigma qui y était associé. Salvini, qui imite lui-même le style de communication de Mussolini, le cite aussi parfois dans ses discours. Au cours des meetings du parti, certains sympathisants apportent des pancartes à l’effigie du dictateur. D’autres mouvements plus radicaux semblent profiter de cette « dédiabolisation » de l’extrême droite pour sortir de l’ombre. Les sympathisants des partis néo-fascistes Forza Nuova et CasaPound ne se cachent plus, et organisent des marches de plus en plus fréquentes.

« Les partisans de Salvini ne sont pas forcément fascistes, mais ils n’acceptent pas le rejet d’office du fascisme. En conséquence, ça ne les choque pas que leur chef cite Mussolini, car pour eux, il s’agit plus de rejeter la supériorité morale de la gauche qui condamne le fascisme », explique Antonio Scurati, un romancier auteur de M, un roman sur l’ascension au pouvoir de Mussolini. Lui-même a profité de cette popularité renouvelée pour le Duce, qui a propulsé son ouvrage parmi les best-sellers du moment le mois dernier. Mais il précise que son lectorat est composé à 99 % d’Italiens anti-fascistes.

Lire l’article entier sur express