Assez rare à la télévision, Eddy Mitchell a accepté de jouer les pères indignes dans L’agent immobilier, une mini-série bientôt sur Arte créée, écrite et réalisée par l’écrivain et cinéaste israëlien Etgar Keret (auteur notamment de Sept années de bonheur) et son épouse Shira Geffen, tous deux Caméra d’or à Cannes en 2007 pour le film Les Méduses.
A 76 ans, l’artiste prête ainsi sa gouaille à Rémi Tronier, le paternel fantasque et quelque peu irresponsable d’Olivier (Mathieu Amalric), agent immobilier à la dérive, complètement fauché et qui vient d’hériter d’un immeuble en ruine. Nous l’avons rencontré sur le tournage.
Télé-Loisirs : Qu’est-ce qui vous a attiré chez cet Agent immobilier ?
Eddy Mitchell : D’abord le scénario, qui m’a interpellé par son côté déjanté et irrévérencieux. Et la présence de Mathieu (Almaric, ndlr), un acteur extraordinaire que j’aime beaucoup. Son personnage est totalement irréel, étrange. La preuve ? Il parle à son poisson, et son poisson lui répond ! Mon seul regret est de ne pas lui parler moi aussi (Il rit.)
Je suis le père d’Olivier et je suis pire que lui encore : je suis insupportable, on ne peut pas me suivre. Quand on me laisse en maison de retraite, j’y invite des prostituées. Rémi est un peu anar, bien franchouillard. Il est un peu gilet jaune ! Le beau gilet nouveau est arrivé, comme on dit. (Il rit.)
Vous tournez peu pour la télévision… Pourquoi ?
J’ai adoré le scénario subversif de l’agent immobilier. Mais en général, on me propose beaucoup de choses dramatiquement médiocres en télévision. Au cinéma, ce n’est guère mieux. Avec Jacques Dutronc, on est toujours en contact. Et quand on en parle, cela donne : « Tiens, on me l’a proposé… Toi aussi ? Ah tu n’en as pas voulu ? Moi non plus ! »
Le Divan, Mardi cinéma, Burger quiz… d’anciennes émissions sont revenues à l’antenne. Si l’on vous proposait de réouvrir La dernière séance, accepteriez-vous ?
Non. Je n’en aurais pas du tout envie. Cette émission appartient à un temps révolu. Il y a aujourd’hui tellement de chaînes de cinéma « robinet » ! La dernière séance serait vieillotte. Mais je regarde toujours deux ou trois films par jour. Je dors très peu…