Après la polémique qui avait émaillé le festival l’année dernière, l’Unesco dénonce de nouvelles dérives antisémites à quatre mois du carnaval d’Alost (Belgique). Le bourgmestre parle lui de « liberté d’expression dans sa plus grande acceptation »
Le Carnaval d’Alost (Belgique) va t-il être retiré de la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco ? C’est en tout cas ce dont vont discuter les membres de l’institution internationale, lors de leur prochaine réunion, en décembre prochain à Gambetta. L’Unesco, demande pour l’heure aux organisateurs du célèbre carnaval de donner des explications après la diffusions de « clichés antisémites« , représentants un juif orthodoxe.
Problème ? Le même personnage avait été représenté sur un char l’année dernière, assis sur un sac d’or, provoquant l’ire des associations de lutte contre l’antisémitisme. L’Unesco avait alors condamné des « dérives racistes et antisémites ».
« Liberté d’expression »
Du côté des autorités locales, on préfère parler d’un « rituel de transgression, permettant de rire de tout ». Le bourgmestre (le maire) d’Alost, Christoph D’Haes, a pour sa part déclaré à l’AFP : « On se moque de tout, de l’Église, des rois, des juifs, de la politique internationale, des musulmans. C’est la liberté d’expression dans sa plus large interprétation »
Cette année, les clichés qui ont fait polémiques étaient accompagnés d’un slogan se moquant de l’Unesco : « Ne nous tapez pas sur les doigts, car on s’attaque alors deux fois plus à vous ».
De son côté, le président du Congrès juif européen, Moshe Kantor, a fustigé « une manifestation grotesque et indéfendable d’antisémitisme ajoutant que l’Unesco ne devrait exiger aucune preuve pour retirer immédiatement le carnaval d’Alost de sa liste« .
Une perspective redoutée par M. D’Haese, qui trouve, « vraiment très important de rester sur la liste et fera tout pour« . Il a ajouté à l’AFP : « je n’aimerais pas qu’on nous stigmatise comme ville antisémite, ce que nous ne sommes pas ». Concernant les rubans incriminés, le maire d’Alost a assuré ne pas vouloir les « censurer ».