Mehmet D. était jugé pour provocation à la haine raciale. Il avait été pris en photo dans les transports en commun, alors qu’il portait un maillot de cette inscription antisémite.
Ce jeudi 12 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné à six mois de prison avec sursis un homme poursuivi pour provocation à la haine raciale après avoir porté un maillot floqué « anti juif » dans le métro parisien.
« L’infraction est caractérisée. Vous aviez conscience des mots que vous inscriviez sur le maillot et de leur caractère négatif », a déclaré la présidente du tribunal. Mehmet D. a également été condamné à une obligation de soins, à un stage de citoyenneté ainsi qu’à des dommages et intérêts pour les parties civiles.
Photographié dans une rame de la ligne 13
Le jeune homme de 28 ans avait été photographié le 21 octobre dernier sur la ligne 13 du métro parisien vêtu d’un maillot de football de l’équipe de Manchester City floqué du message « anti juif » dans le dos.
« Le racisme, l’antisémitisme ne sont pas des opinions! La liberté d’expression n’est pas absolue, elle est encadrée! », a lancé l’accusation lors de son réquisitoire. « Ce monsieur n’a pas pris au hasard ce T-shirt dans son placard. Il l’a commandé, il l’a porté intentionnellement dans la rue, dans le métro, dans un restaurant », s’est indigné le procureur, considérant que le prévenu « a un problème avec les juifs ».
« Je n’arrive pas à me contrôler »
À la barre, vêtu d’une doudoune noire et d’un pantalon gris, il a assuré avoir « un trouble bipolaire ». « Des fois, je n’arrive pas à me contrôler », a-t-il expliqué.
Les expertises psychiatriques réalisées n’ont toutefois relevé « aucune altération ni abolition du discernement » du suspect, a précisé le parquet, qui avait requis ces expertises.
« Je voulais écrire anti Tsahal (l’armée israélienne, NDLR) mais il y avait trop de caractères, ça ne rentrait pas », a déclaré le prévenu, sous le regard courroucé de son avocat. « Ça a pu heurter des juifs je pense. Je regrette mon geste », a-t-il ajouté.
« Quand on porte sur le dos le mot ‘anti juif’ dans un wagon, on doit avoir le souvenir de 1942 et de la déportations des juifs de France », a estimé Me Axel Metzker, avocat du Mouvement international contre le racisme et l’antisémitisme (Micra).