Antisémitisme : un multirécidiviste condamné à 18 mois de prison ferme

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Quatre condamnations en un peu plus d’un an. Un homme de 32 ans vient d’être condamné par le tribunal judiciaire de Saint-Brieuc à 18 mois de prison ferme pour provocation à la haine raciale et apologie de crime. L’homme multipliait les propos antisémites sur les réseaux sociaux et dans des tracts.

« Ce genre de tracts monsieur, ça rappelle la seconde guerre mondiale. Il y a des Juifs qui en sont morts. » Au lendemain des manifestations dans toute la France pour lutter contre l’antisémitisme, l’audience devant le tribunal judiciaire de Saint-Brieuc revêtait une gravité toute particulière, ce lundi 13 novembre. L’homme de 32 ans qui comparait a été condamné à 18 mois de prison ferme pour « provocation à la haine raciale et apologie de crime ».

Quatre condamnations en un an

C’est la quatrième fois en un peu plus d’un an que le prévenu comparait devant ce tribunal pour actes et propos antisémites. Cette fois, ce sont des propos appelant à la haine sur son compte Facebook en août dernier qui lui sont reprochés. Lors d’une perquisition à son domicile, des tracts antisémites ont également été trouvés. L’homme les avait distribués à des collègues de travail.

« J’étais bourré, se défend à plusieurs reprises l’accusé lors de l’audience. Je ne suis pas un nazi. » L’homme admet pourtant à la barre s’être tatoué une croix gammée sur le corps. Celui qui a vu ses comptes Facebook fermés à 5 reprises n’a pas l’air de comprendre la gravité de ses propos. « Je ne pense pas être un danger pour la société » se justifie-t-il encore. « C’est comme ça que commence le passage à l’acte » tranche la représentante du ministère public.

« Conneries rigolotes »

Les nombreux propos haineux ne peuvent pas être reproduits ici. Ils sont en tout cas explicites sur sa volonté de tuer les personnes de confessions juives. L’homme qui a un double master en économie n’y voit pourtant que des « conneries rigolotes ». Des « conneries » qui n’ont pas fait rire la représentante du ministère public, qui pense plutôt qu’une « connerie rigolote, c’est un enfant qui dessine des cœurs sur la voiture de ses parents ».

Ses propos et ses justifications relèvent d’un véritable « gloubi-boulga » continue la magistrate. Avec ses diplômes supérieurs, difficile de croire en effet que l’homme ne comprenne pas la portée de ses actes. Qu’il soit alcoolisé ou non. « La seule et unique fin de vos propos, c’est la haine et de dire qui a le droit de vivre et de mourir » conclut la procureure.

Tags antisémites, croix gammées et propos antivax

En septembre 2022, le trentenaire a déjà été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour des propos haineux et antisémite sur les réseaux sociaux. Quelques semaines plus tard, il avait tagué des croix gammées sur des éoliennes, ainsi que des propos antisémites et antivax. Son avant-dernière condamnation date du 6 juillet dernier.

Écrit par Quentin Cezard