Zara lance sa plateforme de seconde main

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Dénoncée par les ONG, la marque veut prendre la main sur le segment de l’occasion. Pour verdir son image, mais aussi damer le pion à Vinted.

Remonter la filière de la seconde main. Zara va lancer une plateforme « pre-owned » de vente de produits de seconde main, annoncée pour le 7 septembre en France après un lancement au Royaume-Uni.

La plateforme, disponible sur le site internet de Zara et accessible depuis l’application, proposera trois services : la réparation, le don de vêtements et un espace d’achat et de vente entre clients de produits Zara. Le fonctionnement devrait être le même que pour Vinted : le client sera en charge de gérer ses transactions lui-même.

Selon des informations recueillies par BFM Business, Inditex (maison-mère de Zara) n’a pas l’intention de prendre des commissions sur ces échanges.

Verdissement

Un moyen pour le distributeur de redorer son image, et de se débarrasser de l’étiquette de marque fast-fashion. Elle est notamment connue pour renouveler fréquemment ses collections, fabriquant des produits peu coûteux et peu durables, dans des conditions de travails pointées du doigt par les ONG.

Inditex, plus grande entreprise mondiale sur le créneau de la fast-fashion, a dévoilé de nouveaux objectifs environnementaux en juillet, estimant devoir en faire plus et s’appliquant à produire « avec un impact réduit sur l’environnement d’ici à 2030 ». Elle doit aussi utiliser 40% de matières premières recyclées d’ici là.

La France représente un pays clé pour Inditex et un fort vivier de consommateurs avec 110 magasins sur le territoire. Les prochains développements sont prévus en Espagne et en Allemagne.

Tendance de fond

Zara veut reprendre la main sur les ventes sur Vinted, notamment, où 42 millions de ses produits étaient encore en vente ces derniers jours. Une initiative qui rejoint celle d’autres marques : Nasty Gal, Asos, Boohoo ont toutes lancé une plateforme de revente. Même H&M, leader de la fast fashion, a mis en ligne Rewear, qui propose un service de réparation et la revente et l’achat de produits sur son site internet. Le géant chinois de l’ultra-fast fashion, Shein, qui avait cassé le marché, a lui aussi misé sur Shein Exchange l’an dernier.

Le public est réceptif : 6 français sur 10 ont déjà acheté ou vendu des vêtements d’occasion l’an dernier. Le marché de la seconde main pèse aujourd’hui 6 milliards d’euros, contre 1 milliard d’euros en 2018 selon l’observatoire académique de l’Institut Français de la Mode.

Eva Jacquot avec Valentin Grille