Tel Aviv : L’humour a une signature cérébrale spécifique

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Grâce à des enregistrements intracrâniens, des chercheurs israéliens ont mieux compris les mécanismes neuronaux du traitement de l’humour. Réjouissant.

Ne riez pas, c’est une question sérieuse. Dans une récente étude parue dans la revue Neuropsychologia, le Dr Vadim Axelrod, neuroscientifique à l’université Bar Ilan de Tel-Aviv – en collaboration avec Lionel Naccache, à l’Institut du cerveau (ICM), à Paris –, lève le voile sur les ressorts cérébraux des joyeuses émotions que nous éprouvons devant un film comique.

Le Point : Pourquoi vous intéresser à l’humour comme objet scientifique ?

Vadim Axelrod : Parce qu’il est omniprésent dans nos vies. Et s’il peut simplement être amusant, il peut aussi nous aider à apaiser des tensions interpersonnelles, à faire face à des situations difficiles, voire tragiques. Par exemple, il est frappant de voir qu’il y a beaucoup d’humour noir en Ukraine depuis l’invasion russe. Compte tenu du rôle prépondérant de l’humour, il est important d’en comprendre les mécanismes. Le sens de l’humour reste très dépendant d’une culture, d’une époque, ou d’un contexte donné. Il est rare de voir des gens s’esclaffer devant les graffitis de la Rome antique, ou les dialogues comiques du théâtre nô ! C’est ce qui rend l’humour particulièrement difficile à étudier. Dans notre étude, nous avons essayé d’utiliser un « matériel » qui soit universellement drôle.

Quel « matériel » comique a fait consensus ?