Esther Benbassa accusée de «harcèlement moral» par une ex-collaboratrice

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Mercredi, le bureau de la chambre haute du Parlement a pourtant estimé que ces accusations de harcèlement moral n’avaient « pas été établies »

En septembre 2021, la sénatrice Esther Benbassa était exclue du groupe des Ecologistes au Sénat. Et pour cause, une première enquête de Mediapart révélait que plus d’une dizaine d’anciens collaborateurs et élèves dénonçaient un harcèlement moral de la part de l’élue. Mercredi, le bureau de la chambre haute du Parlement a estimé que ces accusations n’avaient « pas été établies ».

Pourtant, une nouvelle enquête du pure-player vient contredire les conclusions du bureau du Sénat. Dans un article diffusé mercredi, nos confrères ont pu s’entretenir avec une autre collaboratrice, qui a déposé dans le passé deux mains courantes contre la sénatrice.

Des remarques homophobes, des humiliations, des menaces…

Astrid, le pseudonyme donné par Mediapart à cette source qui souhaite garder son anonymat28 ans, travaille depuis 2020 avec l’élue. En février, cette collaboratrice parlementaire a saisi la « cellule d’accueil et d’écoute » à destination des victimes de harcèlement.

Dans son récit, la jeune femme accuse Esther Benbassa de nombreuses insinuations lesbophobes. « Elle se vantait auprès de mon collègue d’avoir embauché “sa première lesbienne” mais “de bonne famille”. J’étais donc la “catho lesbienne” », explique notamment Astrid dans son courrier au bureau du Sénat. La collaboratrice regrette aussi d’être rémunérée avec un salaire « moins important que celui présenté dans l’offre d’emploi » et inférieur à ses « collègues masculins ».

Elle accuse aussi la sénatrice d’envoi de « mails collectifs dénigrants », de « remarques sur le physique » et des « hurlements ». Le point culminant de ce « harcèlement moral » a eu lieu le 8 novembre 2022. Ce jour-là, Esther Benbassa aurait menacé physiquement Astrid. Cette dernière avait déposé une main courante à l’issue de cette altercation.

Depuis le 28 février, Astrid ne travaille plus avec la sénatrice. Auprès de l’AFP, la sénatrice s’est félicitée d’avoir été « blanchie » par le bureau du Sénat et continue de nier tous les faits qui lui ont été reprochés depuis deux ans.