Les premiers instruments sonores préhistoriques découverts en Israël

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Bien que passé au peigne fin depuis 1955, le site préhistorique d’Eynan-Mallaha au nord d’Israël, réserve encore de belles surprises aux scientifiques.

En témoignent sept instruments sonores préhistoriques, des « flûtes », identifiés récemment par une équipe franco-israélienne , qui font l’objet d’un article publié le 9 juin dans Nature Scientific Reports. Cette découverte d’aérophones fabriqués il y a plus de 12 000 ans, est rarissime : ce sont les premiers instruments sonores découverts au Proche-Orient.

Lorsqu’un souffle parcourt ces « flûtes » fabriquées dans des os de petites poules d’eau, le son produit est une imitation de chant de rapaces (l’Épervier d’Europe et du Faucon crécerelle). Le choix des os utilisés pour la confection n’est pas laissé au hasard. De plus gros oiseaux, possédant donc des os plus imposants pouvant produire des sons plus graves, ont été retrouvés sur le site.

Les natoufiens, autrement dit la civilisation du Proche-Orient qui occupait ce village entre 13 000 et 9 700 ans avant notre ère, ont donc délibérément sélectionné des os plus petits, pour obtenir des sons plus aigus imitant ceux des rapaces. Ces instruments ont pu être utilisés pour la chasse, pour la musique, mais également pour communiquer avec ces oiseaux.

Les natoufiens leur accordaient une place symbolique privilégiée, comme en attestent les nombreuses parures composées de serres retrouvées à Eynan-Mallaha. Le village, situé au bord du lac Houleh, a accueilli cette civilisation tout au long de ses 3 000 ans d’existence. Il possède donc une importance capitale pour révéler les pratiques et les habitudes d’une culture charnière entre les modes de vie mobile et sédentaire ainsi que le passage d’une économie de prédation à l’agriculture. Ces travaux(1) ont notamment bénéficié du soutien de la Fondation Fyssen et du ministère des Affaires étrangères.

1 – La fouille du site de Eynan-Mallaha est toujours en cours sous la direction de la chercheuse du CNRS, Fanny Bocquentin et du chercheur d’Israel Antiquities Authority, Lior Weisbrod.