Steven Spielberg alerte sur la recrudescence de l’antisémitisme

Abonnez-vous à la newsletter

Le réalisateur américain estime que cette résurgence s’inscrit dans un climat plus globale d’une xénophobie grandissante, aux États-Unis et dans le reste du monde.

Steven Spielberg s’inquiète de la résurgence de la haine anti-juifs, aux États-Unis et autour du globe. Le réalisateur américain, dont le nouveau film The Fabelmans met en scène un jeune garçon victime d’antisémitisme, a fait part jeudi de ses observations dans le late-show de l’animateur Stephen Colbert. « L’antisémitisme a toujours été là, il est soit tapi dans l’ombre, en train de nous épier, soit totalement assumé comme dans l’Allemagne des années 1930 », a-t-il d’abord déclaré.

Avant de poursuivre: « Depuis l’Allemagne des années 1930, je n’avais jamais vu un antisémitisme qui ne se cache plus, et qui se tient droit et fier, une main sur la hanche, comme Hitler et Mussolini, comme s’il nous mettait au défi de le combattre. Je n’en avais jamais fait l’expérience, et surtout pas aux États-Unis. »

Début 2022, un rapport de l’Agence juive mondiale évoquait une hausse record des actes antisémites à travers le monde l’année précédente. Il y a quelques mois, les sorties ouvertement antisémites et pro-Hitler de la superstar du rap américain Kanye West ont agi comme symbole d’un climat latent, selon un article de Vox qui relate de nombreux actes antisémites survenus aux États-Unis ces dernières années.

« Au fond de nous, il y a la bonté et l’empathie »

Comme le rapporte le Guardian, Steven Spielberg a poursuivi en estimant que cette recrudescence de l’antisémitisme s’inscrit dans un constat plus global de résurgence de toutes les xénophobies.

« La marginalisation des personnes qui n’appartiennent pas à une majorité ethnique nous guette depuis des années et des années », a-t-il analysé face à Stephen Colbert. Et de poursuivre: « La haine est devenue un club qui a rassemblé plus de membres que je ne l’aurais jamais imaginé en Amérique. Et la haine et l’antisémitisme vont main dans la main, on ne peut pas les séparer l’un de l’autre. »

En conclusion, il a cité Anne Frank, comme le rapporte CNN: « Je crois qu’elle avait raison quand elle a dit que la plupart des gens sont bons. Et je crois qu’au fond de nous, il y a la bonté et l’empathie. »

Dans The Fabelmans, actuellement en salles et nommé dans la catégorie meilleur film aux Oscars, Steven Spielberg offre le récit semi-autobiographique d’une famille américaine dont le fils, Sammy, se passionne pour le cinéma.

Benjamin Pierret avec AFP