Salah Hamouri à Lyon: une élue visée par des tags sur la mairie du 6e

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Les inscriptions « Ramet soutien de l’appartheid » et « Ramet raciste » ont été découvertes sur les murs du bâtiment. Isabelle Ramet s’était félicitée de l’annulation d’une table ronde sur les 30 ans des accords d’Oslo, à laquelle était conviée l’avocat franco-palestinien.

Dimanche, au petit matin, les habitants du 6e arrondissement de Lyon ont découvert leur mairie de secteur couverte de tags à la peinture noire. « Ramet soutien de l’appartheid », « Ramet raciste »: des inscriptions en lettres capitales ciblant Isabelle Ramet, élue locale membre de la majorité Les Républicains (LR) et affiliée à la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Sans officiellement revendiquer cette action, le collectif « Euro Palestine » s’est fendu de publications explicites sur ses réseaux sociaux, voyant en ces dégradations une « réponse du berger à la bergère ».

« Mal lui en a pris »

Ce collectif d’activistes reproche à l’élue de s’être félicitée au micro d‘I24News de l’annulation d’une table ronde sur les 30 ans des Accords d’Oslo, à Lyon, à laquelle Salah Hamouri devait prendre part. « Mal lui en pris », fulmine « Euro Palestine ».

L’invitation adressée par la mairie de Lyon à l’avocat franco-palestinien, soupçonné par Israël de liens -qu’il nie- avec une organisation jugée terroriste par l’État hébreu et l’Union européenne, avait ulcéré la communauté juive et la droite lyonnaise.

Dans un communiqué publié ce lundi, le groupe LR et affiliés à la région a fustigé des inscriptions « racistes et xénophobes ». « Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces tags lâches et abjects, insistent les élus. Nous espérons que les auteurs seront rapidement identifiés et poursuivis. Rien ne justifie, en démocratie, que l’on s’en prenne à une élue de la République. »

Les auteurs du communiqué apportent en outre leur soutien à Isabelle Ramet, laquelle « a pris des positions courageuses » à l’encontre de Salah Hamouri.

Les tags effacés, bientôt des plaintes?

Les tags inscrits sur les murs de la rue de Sèze ont été effacés dans la journée de dimanche, rapporte Lyon Mag. Selon nos confrères, Isabelle Ramet et la mairie du 6e arrondissement entendent déposer plainte.

L’adjointe à la mairie du 6e arrondissement s’était déjà émue vendredi de la découverte de tags comme « Israël assassin » et « Justice pour la Palestine » à Lyon. « Je suis furieuse ce matin, comme bon nombre de Lyonnais, qui ont pu constater cet affichage contre Israël, dégradant pas moins de 15 panneaux Decaux et les murs d’immeubles », a-t-elle écrit ce jour-là sur son compte Facebook.

« Les élus de la République ont une responsabilité »

Et d’ajouter, dans une pique à Grégory Doucet: « Les élus de la République ont une responsabilité dans leurs actions et leurs prises de position. Voilà ce qu’on obtient dans nos rues lorsque le maire de Lyon invite un terroriste à l’hôtel de ville ».

Visé par ces accusations depuis plusieurs semaines, l’édile a répondu dans un long courrier entérinant l’annulation de la table ronde. Dans cette missive, il soutient que seuls « des experts reconnus dans leur domaine » ont été invités, et aucun « représentant officiel de l’État d’Israël » ou « de l’Autorité palestinienne ».

Il s’offusque également « que des libertés fondamentales telles que la liberté d’expression puissent être mises en péril » et balaie d’un revers de la main « tout procès en antisémitisme », s’adressant à des « adversaires politiques héritiers de partis jadis collaborationnistes ».

Florian Bouhot