Oligarques russes : comment le vent a tourné

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Depuis la période fastueuse de la fin des années 1990, le monde de ces riches hommes d’affaires a connu bien des métamorphoses. Avec la guerre en Ukraine, c’est leur existence même qui est remise en question.

C’est un monde où l’argent coule à flots. Un monde sans limites, où le choix d’un nouveau yacht, l’achat d’une villa sur la Côte d’Azur ou l’aménagement du dernier jet privé n’ont rien d’exceptionnel.

Une époque révolue

Les récits qui courent sur le train de vie des oligarques russes, ces novoritchs apparus dans les années 1990, sont d’une telle ostentation qu’on peine parfois à les croire. L’hebdomadaire britannique conservateur « The Spectator » racontait au début des années 2000 la fantastique épopée d’une commande de sushis auprès du très réputé restaurant Ubon à Canary Wharf, le quartier d’affaires de l’Est londonien : 1 200 livres sterling de mets japonais conduits en limousine à l’aéroport de Luton puis chargés dans un jet, pour une livraison à 5 000 kilomètres de là, à Bakou en Azerbaïdjan !

Le caprice d’un certain Roman Abramovitch, l’un de ces nouveaux magnats du pétrole. Coût total estimé : 40 000 livres (47 794 euros). « Certainement le plat à emporter le plus cher de l’histoire », commentait l’hebdomadaire.

Extravagance d’une époque révolue. Depuis l’agression de l’Ukraine par Vladimir Poutine, la plupart de ces hommes d’affaires qui ont fait fortune à la faveur des privatisations sauvages des années 1990 se retrouvent sous le coup de sanctions occidentales visant précisément les élites économiques russes : ils pleurent aujourd’hui leurs yachts immobilisés, leurs villas inaccessibles et leurs avoirs gelés.

« Me laissera-t-on une femme de ménage ou un chauffeur ? » s’inquiétait en mars à Londres, dans le « Financial Times », Piotr Aven, directeur d’Alfa-Bank. Une nouvelle saison s’est ouverte, la plus noire peut-être, de ce feuilleton à succès qui alimente autant les tabloïds que la presse financière du monde entier depuis vingt ans.

Les « sept banques » qui contrôlent l’économie

L’histoire commence dans les années 1990 : une poignée d’hommes d’affaires, enrichis lors de la première vague des privatisations, vont s’emparer, à moindre coût, des grands conglomérats industriels et financiers de l’époque soviétique, via le tristement célèbre système « prêt contre actions ». Ce processus devait permettre à l’Etat, à court de liquidités, d’obtenir des prêts auprès des banques, prêts garantis par des paquets d’actions de douze grands groupes publics.

Mais sous la présidence de Boris Eltsine, l’Etat, censé rembourser ses emprunts au bout d’un an, fait défaut. Intentionnellement, accusent les critiques. Et c’est ainsi que les fleurons de l’économie soviétique – Lukoil, Norilsk Nickel, Ioukos… – tombent aux mains des créanciers. Une aubaine pour ces milliardaires.

En novembre 1996, le financier Boris Berezovski, proche parmi les proches du président, révélait non sans vantardise, dans un entretien accordé au « Financial Times », appartenir à une « bande de sept banques » – semibankirschina en russe – qui contrôlait selon lui « la moitié de l’économie russe » et venait d’assurer la réélection d’Eltsine. Quelques années plus tard, le président reconnaîtra dans ses Mémoires l’influence exercée par cette poignée d’hommes. « Au moment du scrutin, le capital financier s’est transformé en capital politique. Les banques ont tenté de peser de façon directe sur le gouvernement. Elles essayaient de diriger le pays, dans le dos des politiciens », écrit l’ancien président, qui omet d’avouer quel fut son propre rôle.

Un clientélisme débridé

Plusieurs enquêtes ont en effet révélé qu’un arrangement conclu avec ces magnats russes au début de 1996 visait à renflouer les caisses de sa campagne, alors à la peine face au communiste Gennady Zyuganov. Un grand plongeon en eaux troubles : après cette réélection, Boris Eltsine distribue à ses amis oligarques, en plus des grandes entreprises, les plus hauts postes de l’Etat.

Ce clientélisme débridé atteint son comble avec la crise financière d’août 1998 (effondrements bancaires, dévaluation brutale du rouble, défaut de paiement de la dette…) : l’appareil d’Etat, incapable de s’acquitter de ses fonctions, tombe intégralement aux mains du groupe politico-financier qui gravite autour de Boris Eltsine. Simia, « la Famille » comme on appelle bientôt ce clan, regroupe à la fois des oligarques bien connus – Berezovski toujours, ou encore le jeune Roman Abramovitch –, mais aussi des proches du président comme sa plus jeune fille Tatiana Diachenko. Les oligarques dictent alors leur loi. L’argent, lui, fuit à l’étranger.

Sur la Riviera française, ces années sont celles de tous les excès. Les commerçants de Saint-Jean-Cap-Ferrat et du cap d’Antibes se souviennent encore de ces novoritchs tapageurs qui payaient par liasses de billets les bouteilles de Dom Pérignon, rénovaient leurs villas à grand renfort de marbre italien, s’attachaient les services des plus grands chefs et des paysagistes les plus renommés.

Peu importe la crise financière de 1998 qui plonge dans la pauvreté des millions de leurs compatriotes : la presse relate à longueur de pages les transactions immobilières à plus de 100 millions d’euros, les soirées au budget illimité avec des invités de prestige – Beyoncé, Shakira… –, ou les courses en Bugatti sur la corniche entre Nice et Monaco. Le temps est à la surenchère.

L’ancien espion de rang médiocre devient président

Mais à Moscou, l’ombre du changement plane. Un homme vient de gravir sans crier gare tous les échelons du pouvoir et se tient sur sa plus haute marche. Cet ancien lieutenant-colonel du KGB – un grade sans prétention en fin de carrière – choisi par « la Famille » qui pensait pouvoir le contrôler facilement, s’est émancipé.

Vladimir Poutine convainc le « tsar Eltsine » de démissionner fin 1999, six mois avant la fin de son mandat, provoquant des élections anticipées. A la faveur de la guerre en Tchétchénie, qu’il présente aux Russes comme un formidable succès, celui qui est alors dépeint à l’étranger comme un petit homme sans charisme est porté à la présidence du pays.

Comment l’ancien espion de rang médiocre est arrivé jusque-là ? Au moins deux hommes sont soupçonnés d’avoir façonné le successeur de Boris Eltsine : Anatoli Tchoubaïs, chef du clan des « Pétersbourgeois » auquel appartient Poutine, et artisan des privatisations à marche forcée des années 1990 ; mais aussi le milliardaire Boris Berezovski (toujours lui) qui aurait, dit-on, apprécié le côté « docile » de l’ex-agent. Grave erreur de jugement.

Si Tchoubaïs réussit à se maintenir dans les bonnes grâces du Kremlin jusqu’au déclenchement de la guerre contre l’Ukraine le 24 février dernier, Berezovski, lui, connaîtra une rapide descente aux enfers.

Loin d’être docile, Vladimir Poutine va façonner le pouvoir à sa main. Officiellement, le nouveau président veut « éliminer les oligarques en tant que classe », les accusant de corrompre et « criminaliser » l’économie. La réalité est bien différente. A peine sorti du FSB, l’ancien espion a été formé par le maire de Saint-Pétersbourg, Anatoli Sobtchak, avant que ce dernier ne s’exile à Paris fuyant les accusations de corruption.

Vladimir Poutine a-t-il trempé dans les affaires peu recommandables de son mentor ? Les dossiers judiciaires qui mentionnaient son nom ont été clos au fur et à mesure de son ascension. Mais la presse indépendante dévoile régulièrement quelques pans de ces affaires.

En mai dernier, le service russe de Radio Free Europe a révélé de nouveaux éléments reliant le bureau du maire, où Vladimir Poutine dirigeait le comité des relations extérieures, à la disparition d’une tonne de cocaïne colombienne saisie en 1993 à Saint-Pétersbourg. Le nouveau président de la Fédération de Russie a été à bonne école, celle qui mêle politique, affaires et grand banditisme.

Un système de « néoféodalisme autoritaire »

Une fois installé à la tête du pays, l’ancien bras droit de Sobtchak prend habilement la main sur les réseaux de pouvoir. Loin de ses grands discours appelant à juger les criminels en col blanc, il accorde une amnistie complète à la famille de son prédécesseur. Il pose les premières pierres du système autoritaire qu’il dirige depuis d’une main de fer.

Un système de « néoféodalisme autoritaire », comme le qualifie l’analyste politique proche de l’opposition Slava Rabinovitch, dans lequel les oligarques occupent une place de choix… à condition d’obéir au doigt et à l’œil. La presse russe parle d’un « pacte des chachliks », ou « pacte du barbecue », conclu lors d’une rencontre entre le président et un groupe d’hommes d’affaires : en échange de leur soutien à sa politique, Poutine se serait engagé à laisser prospérer les grandes fortunes.

Explicite ou tacite, cet accord est en tout cas vite mis en œuvre : les oligarques rentrent dans le rang pour préserver leur business. Quatre ans après l’accession au pouvoir de Vladimir Poutine, leur poids dans l’économie russe est plus important que jamais. Dans un rapport d’avril 2004, la Banque mondiale révèle que 23 groupes oligarchiques contrôlent plus d’un tiers de l’industrie russe, avec un poids écrasant dans le secteur pétrolier.

Interrogé par « le Monde », l’économiste en chef de la Banque mondiale à Moscou Christof Ruehl affirme alors : « La politique de Poutine n’a pas eu pour but de réguler l’activité des oligarques mais de régner par des mesures discrétionnaires. »

Ceux qui refusent de se plier aux nouvelles règles paient le prix fort, comme l’ancien membre de « La Famille » Boris Berezovski, ou le magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski. Parce qu’il tente de préserver son influence politico-médiatique, le premier, propriétaire de la principale chaîne de télévision du pays ORT, est contraint à s’exiler à Londres en 2001.

Le second, patron du géant pétrolier Ioukos, n’a pas cette chance. En finançant des partis d’opposition, il a défié directement Vladimir Poutine. Arrêté en 2003 avec son associé Platon Lebedev, il est condamné à dix ans de prison après une mascarade de procès.

L’affaire Ioukos scelle la fin de la toute-puissance des oligarques, et le retour de l’Etat dans l’économie russe. Un Etat à la main de Vladimir Poutine.

Le maître du Kremlin est à la fois le chef de l’Etat et « l’arbitre suprême des jeux d’influence économique », affirme le politologue Roman Volkov. Poutine impose ses hommes à la tête des entreprises clés du pays. Son ami d’enfance et partenaire de judo Arkadi Rotenberg et son frère Boris se voient confier les rênes d’entreprises dans la construction, la métallurgie et la banque. Le clan de Saint-Pétersbourg n’est pas en reste : Iouri Kovaltchouk acquiert en partie la chaîne Pervy Kanal (anciennement ORT), Alexeï Miller prend la tête du géant Gazprom.

Quant à Gennady Timtchenko, que Poutine a connu lors de ses années au KGB à Dresde, devenu l’un des plus riches hommes d’affaires du pays, il est vite soupçonné de n’être qu’un prête-nom du président russe.

Une autre catégorie intègre enfin le cercle du pouvoir : les siloviki, issus des milieux sécuritaires (intérieur, armée, renseignement…) au sein desquels Poutine recrute des individus partageant ses valeurs « patriotiques ». Igor Setchine, un ancien du KGB au Mozambique et en Angola que Poutine fréquente depuis les années 1990, devient rapidement leur chef de file.

Promu à la tête de la compagnie pétrolière publique Rosneft, « Dark Vador », comme on le surnomme, devient en 2008 vice-Premier ministre de la Fédération de Russie. Un câble de l’ambassade américaine révélé la même année le décrit comme « si ténébreux qu’on a plaisanté sur le fait qu’il n’existait peut-être pas réellement, qu’il s’agissait d’une sorte de mythe urbain, un croque-mitaine, inventé par le Kremlin pour semer la peur ».

Tous obtiennent un accès privilégié aux appels d’offres publics, voient leur fortune décupler, leur influence s’affirmer. Leur train de vie n’a rien à envier à celui de la génération précédente. Les carnets de commandes des armateurs de luxe ne désemplissent pas. Quand Roman Abramovitch parade sur l’« Eclipse », le plus long yacht du monde (162,50 mètres, 900 millions d’euros), l’industriel Alisher Ousmanov se vante de la prouesse technologique du « Dilbar », plus gros yacht du monde par le volume (600 millions d’euros).

Les années 2010 ajoutent toutefois à l’ostentation la recherche d’une certaine honorabilité. Pour cela, il y a les bonnes œuvres. Alicher Ousmanov a pris récemment la tête du classement « Forbes » des philanthropes avec un don de 34,6 millions de dollars pour lutter contre le Covid-19. Le mécénat artistique est également une porte d’entrée vers l’intelligentsia occidentale. En 2017, le « Financial Times » titrait un portrait consacré à Piotr Aven : « L’oligarque russe tourné vers l’art et non les yachts ». Un Nobel de la respectabilité aux yeux des deux générations d’oligarques.

Un cercle d’influence extrêmement restreint

« Nous ne pouvons plus vraiment parler d’oligarques depuis 2003 », estime la politologue Tatiana Stanovaya. Cette chercheuse non résidente au Centre Carnegie de Moscou, jointe en mai 2022, possède des sources très haut placées dans les milieux d’affaires russes. Elle explique :

« Un oligarque est un homme d’affaires qui a une influence politique, qui bénéficie de canaux tels qu’il peut façonner certaines décisions politiques. Or ces hommes sont seulement autorisés à faire des affaires, rien que des affaires. Même Abramovitch, que la presse présente toujours comme un oligarque, n’en est pas un à mon sens. »Le cercle exerçant une influence, même minime, sur le président russe est aujourd’hui extrêmement restreint. Tatiana Stanovaya remarque : « Toute rencontre avec Poutine est encadrée de règles très strictes définies à l’avance, qui précisent ce que vous pouvez et surtout ce que vous ne devez pas aborder. Interroger le bien-fondé de l’entrée en guerre contre l’Ukraine est tout simplement impossible. Les hommes d’affaires savent que Poutine est seul décisionnaire et qu’il peut se mettre très en colère face à de telles questions. »

Les visiteurs du Kremlin utilisent donc ces rencontres pour atteindre d’autres objectifs, « essayer de comprendre la logique de Poutine et tenter de prévoir comment la situation va évoluer », raconte cette fine connaisseuse des arcanes du pouvoir. « Poutine attend des hommes d’affaires qu’ils soient loyaux, solidaires, patriotiques et qu’ils ne remettent jamais en question ses décisions. »

Une impressionnante réunion de cadrage

Le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février a provoqué une onde de choc sans précédent dans le monde des affaires russes. Aucun grand patron, proche ou non du Kremlin, n’échappe désormais à la peur. Celle de tomber sous le coup des sanctions internationales prises par les Etats-Unis, l’UE et le Royaume-Uni. Celle de devoir mettre son activité et ses finances au service de l’Etat russe. Ou encore celle de provoquer la colère du maître du Kremlin.

Quelques heures après l’entrée en guerre, Poutine réunissait une partie des élites économiques pour une impressionnante réunion de cadrage, long monologue destiné à rappeler les grandes fortunes du pays à leur devoir de « solidarité » avec la patrie.

Un message très vite assimilé : rares sont les chefs d’entreprise qui manifestent la moindre opposition à la guerre. Et ceux qui osent, paient. Cas emblématique, Oleg Tinkov« Aujourd’hui, en Ukraine, des innocents meurent chaque jour, c’est impensable, inacceptable ! » avait écrit sur Instagram le fondateur de la star de la fintech russe Tinkoff Bank quelques jours après le déclenchement de la guerre.

Immédiatement, a raconté Tinkov au « New York Times », l’administration présidentielle l’a sommé d’accepter les conditions au rabais proposées par un acheteur, sous la menace d’une nationalisation pure et simple. « Je n’ai rien pu négocier, j’étais comme un otage », a-t-il expliqué, évoquant un rachat à 3 % de la valeur de ses actifs.

Une captation au bénéfice de Vladimir Potanine, principal actionnaire du géant minier Nornickel (anciennement Norilsk Nickel), leader mondial de la production de palladium. L’homme d’affaires est le grand bénéficiaire de la redistribution des cartes en cours.

En plus de Tinkoff Bank, il s’est vu confier la reprise de Rosbank dont Société Générale a dû se séparer après le déclenchement de la guerre. Vladimir Potanine, deuxième fortune du pays selon « Forbes », échappait jusque-là aux sanctions internationales, mais ces affaires lucratives conclues grâce à la guerre en Ukraine ont convaincu Londres de l’ajouter à sa liste – entraînant une hausse immédiate des cours du nickel et du palladium.

Les mesures prises pour fragiliser l’économie russe et tenter, à terme, de monter les élites économiques contre Vladimir Poutine, ne sont pas sans effet sur l’économie mondiale. Convaincront-elles les hommes d’affaires, privés de centaines de milliards d’euros d’actifs, d’agir contre le Kremlin ?

« Liquider les traîtres »

Pour le moment, ils s’adaptent. Certains ont rejoint le pays d’une seconde nationalité, comme Roman Abramovitch, Israélien depuis 2018, qui a finalisé son installation à Herzliya dans le nord de Tel-Aviv après les sanctions européennes qui l’ont banni de l’UE.

D’autres s’installent dans des pays n’appliquant pas de sanctions, comme les Emirats arabes unis où l’immobilier de luxe flambe. « Le scénario politique actuel a entraîné une augmentation du nombre d’investisseurs russes dans l’immobilier à Dubaï », confirme Asma de l’agence Aeon & Trisl. Peu importent les sanctions, « notre société a récemment conclu avec succès de nombreuses transactions en cryptomonnaie. »

En réalité la plus grande crainte des oligarques n’émane pas des capitales occidentales. Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, de mystérieuses morts violentes touchent le milieu des affaires, en particulier dans le secteur gazier, chez Gazprom et Novatek. Pas moins de six hauts dirigeants, ou ex-hauts dirigeants, se sont officiellement suicidés. Certains après avoir « tué » femme et enfants. Deux autres sont morts dans des circonstances troubles, l’un d’une overdose chez un chaman, le second tué par balle dans sa piscine.

« Cela ressemble plutôt à des règlements de comptes », estime Gennady Gudkov, colonel du KGB à la retraite. Cet opposant, émigré en Bulgarie, peine à croire à la thèse des suicides en chaîne, rappelant que les services spéciaux russes n’hésitent pas à « liquider les traîtres », y compris à l’étranger. L’ancien espion, reprenant la terminologie poutinienne contre la « cinquième colonne » estime : « Les meurtres maquillés ne sont pas rares dans l’histoire récente de ces servicesIl est important d’empêcher trop de “rats” de quitter le navire, car ils en savent beaucoup et peuvent parler. »

Dans un discours prononcé le 17 mars, le maître du Kremlin affirmait : « Tout peuple, en particulier le peuple russe, sera toujours capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de recracher ces derniers comme un moucheron qui a accidentellement atterri dans leur bouche. »

Privés de tout poids politique, coincés entre les sanctions internationales et la peur du Kremlin, les oligarques évoluent sur un chemin étroit bordé de précipices. Loin de l’âge d’or du champagne et des feux d’artifice.

Par Céline Lussato

Source lenouvelobs