L’enquête visant Richard Berry, accusé d’inceste, classée sans suite

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Coline Berry-Rojtman a porté plainte le 25 janvier 2021 contre l’acteur qu’elle accuse de viols et d’agressions sexuelles dans les années 1984-1985, alors qu’elle avait moins de 15 ans.

Le parquet de Paris a classé sans suite ce mercredi l’enquête portant sur les accusations de viols visant l’acteur Richard Berry et son ex-compagne Jeane Manson, a appris BFMTV de sources concordantes. Cette procédure avait été initiée le 25 janvier 2021 après une plainte déposée par Coline Berry, la fille de l’acteur. Dans un article publié par Le Monde, elle accusait son père de violences sexuelles et de corruption de mineure.

Dans cet article, Coline Berry, 46 ans aujourd’hui, assurait avoir été victime d’abus sexuels de la part de son père lorsqu’elle était enfant et qu’il était en couple avec Jeane Manson, une chanteuse américaine qui a fait une grande partie de sa carrière en France. La fille de l’acteur expliquait notamment avoir dû participer à un jeu sexuel – « le jeu de l’orchestre » – sous la contrainte de son père lorsqu’elle était âgée de 6 à 10 ans, soit entre 1982 et 1986.

Quelques jours plus tard, elle avait détaillé sa démarche lors d’une interview au micro de Bruce Toussaint, sur BFMTV : « On prend progressivement conscience de tout, indiquait-elle alors. On est enfermé dans le silence. On n’a pas envie de faire de la peine. Même en ayant été blessée, j’ai cherché à protéger mon père… »

« Suffisamment caractérisés » pour l’avocat de Coline Berry

Selon les informations de BFMTV, le parquet de Paris a requalifié les faits. Qualifiés de « viols par ascendant » par Coline Berry dans sa plainte initiale, ils ont, au cours des investigations menées par la Brigade de protection des mineurs, étaient requalifiés en « agression sexuelle sur mineur de 15 ans » s’agissant de Richard Berry et en « corruption de mineur de 15 ans » s’agissant de Jeane Manson. « Cette procédure a été classée sans suite du fait de l’acquisition de la prescription de l’action publique » a confirmé le parquet de Paris à BFMTV.

« Coline Berry a dénoncé les faits effroyables qu’elle a subis dans son environnement familial pendant une grande partie de sa jeunesse, en sachant parfaitement qu’ils étaient prescrits. Je salue la décision du Parquet, qui après une enquête longue et minutieuse, prend acte de la prescription et les estime ainsi suffisamment caractérisés et donc vraisemblables. Personne ne pourra plus dire que Coline Berry est une menteuse, mais simplement que les faits ne peuvent plus être poursuivis », a réagi Patrick Klugman, l’avocat de Coline Berry.

Un procès en appel pour diffamation à venir

En marge de cette affaire, Coline Berry a été reconnue coupable de « diffamation » envers Jeane Manson par le tribunal d’Aurillac (Cantal) pour l’avoir accusé d’avoir participé aux ébats sexuels qu’elle dénonçait et pour avoir affirmé qu’elle faisait partie de la secte « Les Enfants de Dieu ». Le 14 avril, elle a été condamnée à 2000 euros d’amende et doit également verser 20.000 euros de dommages et intérêts à la chanteuse américaine éclaboussée par toute cette affaire. Un procès en appel doit avoir lieu à Riom (Puy-de-Dôme) le 9 novembre prochain.

« Coline Berry a trouvé en face d’elle un système remarquablement puissant orchestré par son père pour l’interdire de parole. Ce système a même fait de Coline Berry, victime, une personne condamnée pour avoir dénoncé ce qu’elle a vécu. Nous attendons désormais que la Cour de Riom rétablisse l’honneur et la dignité de Coline Berry », a conclu Patrick Klugman.

Par Vincent Vantighem avec Anthony Audureau