Attaque terroriste près de Tel Aviv : jusqu’à quand cela va-t-il durer?

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Cette attaque est la troisième en une semaine en Israël, et on compte cinq victimes abattues par Dia Hamarshah,un Palestinien de 26 ans, originaire de Ya’bad, près de Jénine.

Nouveau drame en Israël. Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs blessées mardi soir dans des attaques armées dans la banlieue de la métropole israélienne Tel-Aviv, ont annoncé les secouristes. « Nous avons malheureusement constaté la mort de cinq personnes », a déclaré Elie Bin, le directeur de la Magen David Adom, l’équivalent israélien de la Croix-Rouge.

En soirée, des résidents de Bnei Brak, ville ultra-orthodoxe en banlieue de Tel-Aviv, puis de la localité voisine de Ramat Gan, ont fait état d’un homme circulant en voiture et ouvrant le feu sur des passants. Une vidéo amateur diffusée sur les chaînes de télévision israéliennes montre un homme vêtu de noir et pointant un fusil d’assaut marchant à pied dans une rue de Bnei Brak. Selon la police israélienne ce mercredi matin, « deux ressortissants ukrainiens de 23 et 32 ans » se trouvent parmi les victimes.

« Une soirée très difficile. Le terrorisme violent et cruel nuit à des civils innocents. Le cœur avec les familles que la nouvelle la plus dure de toutes est arrivée ce soir. J’envoie une bénédiction de prompt rétablissement aux blessés et de renforcement à leurs familles. L’État d’Israël est fort, nous combattrons le terrorisme avec force et détermination. Les forces de sécurité font face à des journées tendues. Je les renforce et je prie pour qu’elles rentrent chez elles en paix. »

Selon des témoins, il a commencé à tirer sur des balcons avant de s’en prendre à des personnes dans la rue et dans une voiture. « J’habite dans la rue Hashneim à Bnei Brak et j’étais chez moi quand j’ai entendu des coups de feu », a déclaré l’ambulancier Menachem Englander, selon des tweets postés par le Magen David Adom, une organisation de secours. « Je suis immédiatement sorti dans la rue et j’ai vu un terroriste qui pointait une arme sur moi. Par miracle, son arme s’est enrayée et il n’a pas pu tirer. J’ai immédiatement verrouillé ma porte et appelé les secours. Une fois la police arrivée, je suis redescendu. Malheureusement, trois hommes dans la trentaine étaient inconscients et souffraient de blessures par balles. Nous avons été contraints de les déclarer décédés ».

Des médias locaux ont identifié l’assaillant comme Dia Hamarshah, 26 ans, un Palestinien ayant passé six mois, selon le quotidien Haaretz, dans les prisons israéliennes et originaire de Ya’bad, près de Jénine, en Cisjordanie occupée. A Ya’bad, des témoins ont indiqué que des hommes distribuaient en soirée des friandises en guise de « célébration » après les attaques.

« Une soirée très difficile. Participe au deuil des familles. Nous avons traversé des moments difficiles en tant que peuple et en tant que pays face à des vagues de terreur – et nous avons toujours gagné avec détermination et force et il en sera de même cette fois-ci. L’ensemble du système de sécurité – Tsahal, le GSS et la police – travaillera par tous les moyens pour rétablir la sécurité dans les rues d’Israël et le sentiment de sécurité des citoyens. »

En prison, Hamarsheh était affilié au Fatah mais des sources de sécurité israéliennes n’associent pas l’attaque au Fatah pendant son séjour en prison, les sources de sécurité n’associent pas l’attaque de mardi au parti nationaliste palestinien. Elles penchent pour une opération inspirée par les autres attaques de la semaine, ce qui expliquerait qu’aucune organisation spécifique ne l’ait revendiquée.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a émis une rare condamnation de ces attaques. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité, en particulier à l’approche du mois sacré du ramadan et des fêtes chrétiennes et juives », a-t-il déclaré dans un communiqué transmis par l’agence officielle palestinienne Wafa.

Déjà plusieurs attaques

Alors que des secouristes et des témoins ont fait état de blessés dans une autre attaque dans la localité voisine de Ramat Gan, cette agression est la troisième attaque en une semaine en Israël. Les deux précédentes attaques, le 22 mars et dimanche ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés aux djihadistes. La police a indiqué se placer en alerte et en mode « contre-terrorisme ».

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a réuni en soirée de hauts responsables sécuritaires. La nationalité de l’ensemble des victimes n’a pas été précisée dans l’immédiat. « Les forces de sécurité sont à l’œuvre. Nous allons combattre le terrorisme d’une main de fer (…) Israël est confronté à une vague de terrorisme arabe meurtrière », a dit Naftali Bennett. Il a placé les forces de défense israélienne au niveau d’alerte le plus élevé depuis les combats avec Gaza en mai 2021.

« Israël fait face à une vague de terrorisme arabe meurtrier. Mes pensées vont aux familles qui ont perdu des êtres chers ce soir et je prie pour le bien-être des blessés. Les forces de sécurité travaillent. Nous combattrons le terrorisme avec persévérance, obstination et une poigne de fer. Ils ne nous déplaceront pas d’ici. Nous gagnerons. »

« Le terrorisme a une nouvelle fois frappé Israël. Je condamne avec la plus grande fermeté ces attentats meurtriers. Mes pensées vont aux victimes et à leurs proches. Israël peut compter sur le soutien de la France et sur mon engagement total dans la lutte contre ce fléau », a posté sur Twitter le président français, Emmanuel Macron.

A l’étranger, l’Allemagne a mis en garde contre une « spirale de violence » après les attaques près de Tel-Aviv. Celles-ci surviennent au moment où des rencontres se multiplient pour tenter d’atténuer les tensions à l’approche du ramadan, mois de jeûne musulman qui doit débuter en fin de semaine. En 2021, des heurts entre forces israéliennes et manifestants palestiniens pendant le ramadan à Jérusalem, notamment sur l’esplanade des Mosquées, avaient mené à une guerre meurtrière de 11 jours entre le Hamas, au pouvoir à Gaza, et l’armée israélienne.

« De tels actes de violence ne peuvent jamais être justifiés et doivent être condamnés par tous », a affirmé de son côté le chef de l’ONU selon un communiqué de son porte-parole.

Source leparisien